Una ou la mort la vie paraît au Seuil en novembre 1978.
« L'auteur ‑ précise Emmanuel – livre ici, à qui voudra l'entendre, une de ces oeuvres médiatrices. Elle surprendra ceux qu'il avait accoutumés à d'autres genres de méditation. Mais ils comprendront (...) que, par le truchement du tu et du il, la seule chose nécessaire continue d'être la fin de la quête et se propose comme telle au lecteur. Il est loisible à celui-ci d'isoler quelques douzains qui lui plaisent, ou de voir dans leur continuité brisée un récit énigmatique, une tragédie de l'amour, le fantasme d'un impossible retour à la Mère, l'espérance ‑ sur quoi se clôt Une saison en enfer ‑ de posséder la vérité dans une âme et un corps. »
Dans Una, « conçu comme un récit brisé en cent soixante douzains de structure identique, Pierre Emmanuel dialogue avec sa parole, avec la tragédie de l'amour, en vue d'une nouvelle naissance qui lui rendrait la vérité de l'âme et du corps, et qui rendrait la poésie à elle-même ». Les poèmes, « écrits entre Noël 1977 et Pâques 1978, sont presque tout entier centrés sur la douleur de la séparation et la nostalgie de l’impossible. Una, la figure symbolique de l’Unique qui est en même temps la mort la vie, est bien sûr l’âme, la parole, la poésie, mais c’est d’abord une jeune femme aimée dont il a espéré renaître en trouvant en elle "L’espoir natal de réconcilier / L’âme et le corps en un amour fidèle" (138). »
Anne-Sophie Constant, notice de Jacob, Œuvres poétiques complètes, t. 2, L’Âge d’Homme, 2003, p. 1286-1287.
←