PIERRE EMMANUEL

Les nouveautés sur le site

Juin 2025


   La frise du centenaire en 3D : activités et articles à voir ici
~ janvier 2016-avril 2017 ~

 

• Cela s'est passé un... Semaine du 29 juin au 6 juillet (ci-dessous).

L'extrait du mois :
    
- « Vent- Infirma nostri corporis », Tu, Seuil, 1978, p. 45 ; Œuvres complètes, vol. II, L’Âge d’Homme, 2003, p. 476.
     - « Les inventeurs honteux », Arts, n° 253, 10 mars 1950, p. 1.

• « The power of the poet », The Atlantic, n° 187, janvier 1951, p. 74-77.

 

 


28 novembre 2019 : décès de M. François Livi, exécuteur testamentaire du poète et président du Centre de recherche. Cf. colonne de droite (Centre de recherche).

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     Mme Catherine Emmanuel Carlier, présidente de l'Association des Amis de Pierre Emmanuel, lui rend ici hommage.

     Chers Amis,

     La nouvelle de la mort de François Livi nous a tous bouleversés, il est parti trop vite, trop tôt.
     Au fil du temps nous avions appris à le connaître. Nous aimions son humour, la qualité de son écoute, son humilité, sa bienveillance.
     Parfois, il se plaisait à nous raconter sa première rencontre avec Pierre Emmanuel, en 1966 rue de Varenne, alors qu’il était un tout jeune étudiant et comment très vite ils se lièrent d’une profonde amitié. Une amitié qui ne s’est jamais démentie.
     François Livi exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel fut le président du Centre de recherche, crée en 1986. Il a beaucoup œuvré, avec tous les membres du Centre, à la connaissance et à la mémoire du poète et nous lui en sommes très reconnaissants.
     Comme il va nous manquer lui qui nous a tant donné et tant appris !

     Catherine Emmanuel Carlier
     Présidente de l’Association des amis de Pierre Emmanuel

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Des nouvelles dans "On en parle...", colonne de droite: livres, émissions et articles nouveaux sur Pierre Emmanuel


IMPORTANT : Les photos, textes et autres documents de ce site ne sont pas libres de droit, ceux de Facebook ou des affiches non plus.


• Rappel : les liens sont visibles lorsqu'on passe sur le texte.

 
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Le mot de l'Association

     Depuis sa création, en 1985, l'Association s'est attachée à servir la mémoire de Pierre Emmanuel et à faire connaître son œuvre en apportant son soutien à des publications, rencontres, expositions, émissions radiophoniques et à différents hommages en France comme à l'étranger.
     La création d'un site Pierre Emmanuel s'est imposée comme une évidence et une priorité. Un nouvel outil pour retracer l'itinéraire de l'écrivain, du poète et de l'homme d'action engagé dans son siècle en faisant découvrir ses multiples visages : l'homme de culture, son action auprès des médias, mais aussi l'homme de foi, l'homme courageux, le résistant, le défenseur des droits de l'homme.
     C'est un travail énorme qui fut engagé, un travail exigeant et rigoureux mené par Anne Simonnet (*) aidée dans ses recherches par des témoins de la vie de Pierre Emmanuel, par le Centre de recherche et par la famille du poète. Une approche aussi complète a nécessité des années de consultation dans les archives de la BNF, de l'Imec, l'Ina, et d'autres fonds. Des manuscrits, des photographies, des lettres et des documents souvent inédits, prêtés par des amis, des proches ou d'anciens collaborateurs de Pierre Emmanuel ont considérablement enrichi le site.
     Pierre Emmanuel visionnaire, initiateur et créateur de la Vidéothèque (Forum des Images), confiant dans les nouvelles technologies, aurait certainement apprécié l'instrument de connaissance, de dialogue et d'échange que constitue un tel site.
     Proposer un site clair, lisible, complet et accessible à tous, telle fut notre démarche pour que Pierre Emmanuel reste vivant dans les mémoires.

Catherine Carlier, Présidente de l'Association

 

 (*) Anne Simonnet est professeur de Lettres classiques, Docteur ès Lettres, auteur de l'ouvrage Pierre Emmanuel, poète du Samedi saint et d'une thèse : Le Christ de Pierre Emmanuel. L'élaboration d’un mythe personnel.

La lettre de l'Association 2022Bulletin d'adhésion 2022

Cela s'est passé un... (La micro-information du jour)

29 juin

29 juin 1946

     « Humanisme moderne », article de Pierre Emmanuel dans Le Petit Marocain, 29 juin 1946, p. 1. « Il est vrai que les époques confuses portent en elles le germe d’un esprit nouveau. Un humanisme y cherche à mûrir, et le sens de l’universel n’est jamais plus aigu chez certains qu’en ces périodes de trouble. Mais aucun humanisme n’est sorti d’un dogmatisme exclusif, non plus que d’un syncrétisme aveugle.
     La synthèse de valeurs qu’il suppose résulte d’une convergence voulue, organisée méthodiquement par quelques esprits lucides, qui ne s’en laissent pas accroire, fût-ce par l’esprit du temps : car ce dernier varie suivant le tempérament, le milieu social, la doctrine politique, toutes choses qui n’ont prise que sur un étroit espace futur.
     Dépasser les oppositions que ces divers facteurs suscitent entre des hommes de bonne foi, c’est donc aider à la formation du nouvel humanisme : il est réconfortant de voir la meilleure part de l’intelligence française se grouper en vue de cette recherche commune de la vérité. »

 

30 juin

30 juin 1949

     « Romantiques allemands et moralistes français », article de Pierre Emmanuel dans La Nation belge, 30 juin 1949, p. 2. « On peut aimer Goethe, ou le détester : il n’en reste pas moins un esprit européen, - le dernier qu’ait connu l’Allemagne, le seul qui l’ait pour un temps délivrée de l’oppression des brumes, sans lui ôter les puissances du rêve. Plus grands que lui peut-être, Hölderlin et Nietzsche, ne sont que des Allemands. Ils ne quittent pas cette zone du rêve, nécessaire à la pensée de l’Europe comme à toute pensée, mais que l’esprit humain doit dépasser tout en y plongeant ses racines. Quand le rêve submerge la raison, l’homme agit comme un somnambule. Jean Cassou l’a bien montré de Kleist : l’histoire récente nous apprend que le peuple allemand tout entier vient de traverser une crise analogue. L’Allemagne a submergé l’Europe, la dialectique du rêve contaminé jusqu’aux peuples les moins faits pour elle. Nous mesurons mal encore l’atteinte au réel dont l’Europe a souffert de ce fait. »

 

1 juillet

1 juillet 1983

     « Parole et anti-parole », article de Pierre Emmanuel dans France catholique. Le texte en est repris dans Le risque d’être, p. 132. « La vraie confrontation n’est pas entre les Pershing et les SS 20, elle est à Varsovie entre ces deux micros de la salle d’audience, à Auschwitz dans la cellule du Père Kolbe, à Jasna Gora entre ces centaines de milliers de jeunes gens et de jeunes filles et ces milliers de miliciens. Et c’est une confrontation théologique : d’un côté l’athéisme militant, l’ab-humanisme soviétique, rêvant, toujours, d’une termitière productiviste où chaque individu, de Jaruzelski à Varsovie à l’enfant conçu tout juste à Petropavlovsk, serait tout entier programmé physiquement, mentalement et culturellement, du berceau à la tombe ; de l’autre côté, tout simplement, la foi. Dans cette confrontation, les divers nihilismes occidentaux jouent un peu le rôle des neutres qui, dans les guerres récentes, ont bien dû finir par croire ou par trahir. Pour le moment, à mille kilomètres de Varsovie, il est de bon ton d’avoir l’intelligence de ne pas croire, ou de ne croire qu’aux Pershing et aux SS 20. Si l’on osait, on irait même en France jusqu’à mettre en doute que quelque chose se soit passé un certain 18 juin, comme peut-être, d’ici un quart de siècle, on mettra en doute à Varsovie qu’un Pape vint, un autre 18 juin, parler aux Polonais de Solidarnosc. »

 

2 juillet

2 juillet 1982

     « Sophie au concours général », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1855. « Le Père Arrupe, comme Sophie, est sans pouvoir : il ne peut qu’être présent, en chair et en os, où qu’il aille, et partout ailleurs en pensée. Être présent : devenir l’autre sans cesser d’être soi-même ; être le frère universel de cet homme de demain à l’œuvre dans l’humanité d’aujourd’hui. Présence qui est conception, gestation lente et secrète. Sophie, dans nos écoles, a appris à raisonner. Et, raisonnant bien, elle constate que raisonner ne permet pas de dominer l’ensemble des problèmes. Ne serait-ce pas justement parce que l’on met le réel en problèmes, au lieu de le concevoir et de le mûrir tel qu’il est ? »

 

3 juillet

3 juillet 1981

     « Quels volcans nous travaillent ? », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1803, repris ensuite dans Une année de grâce, p. 34. « La démesure du XXe siècle est une violence sans précédent faite à la terre et à l’espèce par les nations les plus inventives, les plus industrialisées, les plus conquérantes, les mieux armées pour la destruction, y compris l’autodestruction. Ces nations n’ont pas su – mais quand l’homme l’apprendra-t-il, et toute la question de son progrès n’est-elle pas qu’un jour il l’apprenne ? – lier ensemble dans une idée cohérente de l’homme la puissance inventrice de l’intellect “objectif” et l’intuition créatrice de ces autres facultés dites “subjectives” dont l’ensemble, si l’on veut le nommer, pourrait bien constituer l’amour. Il faudra de grands efforts d’imagination, un prophétisme jailli d’une foi d’autant plus forte qu’elle sera comme le retournement et la réorientation vers le haut du nihilisme contemporain, pour que l’homme occidental échappe à l’effondrement de ses valeurs et refasse la preuve qu’elles peuvent redevenir universelles. Cette conversion n’est l’affaire d’aucun dogme à lui seul, ni d’aucun parti. C’est un acte de Dieu qu’il faut appeler comme la pluie, par la prière. »

 

4 juillet

4 juillet 1963

     Alain Bosquet, « Les grands prix de l’académie française : Pierre Emmanuel : Poètes dans un miroir », Les Nouvelles littéraires, n° 1870, 4 juillet 1963, p. 3. « Le beau poète à qui l’Académie française vient d’attribuer son Grand Prix de Poésie, est de ces créateurs à la voix multiple, que deux générations successives peuvent revendiquer : de là vient sans doute sa grandeur – qui est incontestable – mais aussi son drame. Car répondre à des sollicitations différentes et même à des optiques contradictoires mène à une certaine désaffection : et l’on est obligé de constater que Pierre Emmanuel célèbre en sa vingtième et en sa trentième année, n’est plus suivi aujourd’hui que par une partie infime de la jeunesse. Il y a injustice, et injustice flagrante : Pierre Emmanuel demeure l’un des plus hauts témoins de notre souffrance, de nos espoirs et de nos éblouissements passagers. »

 

5 juillet

5 juillet 1983

     Diffusion de l’émission « L’engagement des intellectuels », diffusée par France culture, à laquelle participe Pierre Emmanuel, dans le cadre du « Dialogue franco-portugais ». « Il y a des valeurs communes essentielles à la constitution de l’idée que nous nous faisons de l’homme. Vous parlez d’engagement […]. Je préfère dire que la conscience que nous avons, nous artistes, nous serviteurs du langage, nous dont c’est la vocation et la profession d’observer les grands changements de l’homme moderne et de les traduire, cette conscience que nous avons-nous rend solidaires ; nous rend solidaires dans la recherche de la vérité. Et aussi au-delà de la vérité objective, du sens, du sens des choses et du sens de l’effort humain. Or nous avons vécu en cette seconde moitié du XXe siècle – nous continuons de vivre – un des moments les plus bouleversants de l’histoire entière de l’humanité, parce que, pour la première fois depuis bien longtemps, l’homme moderne se trouve en face d’une nouvelle réalité politique qui prétend s’approprier complètement son destin : la forme totalitaire. Ce n’est pas simplement une dictature, comme d’autres dictatures ont sévi sur les hommes au travers des siècles, c’est une emprise sur la profondeur de l’être, en vue de changer la réalité humaine tout entière, de la modifier de telle sorte que l’homme, à la fois massifié et atomisé, soit entièrement, complètement, entre les mains de l’État. Parce que nous sentons cette ambition, parce que nous mesurons cette menace, parce que cette histoire ainsi engagée nous angoisse jusqu’au fond de nous-mêmes, alors nous nous sentons naturellement requis de défendre des choses très simples ! que d’ailleurs d’autres défendent de manière beaucoup plus directe et beaucoup plus tragique que nous. »

 

6 juillet

6 juillet 1974

     « Pornographie n’est pas liberté », article de Pierre Emmanuel dans le Figaro, p. 23. « Dire que, fondamentalement, il n’y a pas de différence dans la façon de traiter l’homme entre le système concentrationnaire et l’exhibitionnisme pornographique peut provoquer la risée. C’est que l’ontologie n’est pas notre fort : la nature humaine (dit-on) n’existant plus, nous n’avons plus la responsabilité d’une image ou d’une ressemblance quelconque. Ainsi donc, n’importe quoi peut arriver, comme le prouvent les trois premiers quarts de ce beau siècle.
     […] [L]a puissance de dépersonnalisation est à l’œuvre dans l’homme moderne pour longtemps. La pornographie est l’une de ses formes. Comme objet de consommation, comme moyen d’abêtissement public, elle s’installe pour durer : il faut la regarder en face. La face humaine doit être mise à nu même là, dans cette sexualité automatique et dérisoire. Un fait au moins est positif dans la levée de toute censure, c’est le dévoilement de l’absurde qui – fût-ce à travers le désespoir – ramène au sens. Où la censure est inopérante, seule, à long terme, la lucidité d’esprit sauve le cœur. Oui, le cœur. »

 
 

À écouter...

Un extrait de Babel lu par Pierre Emmanuel en 1983

 

L'extrait du mois

Poésie

     Je ferme les yeux
     Je tombe.
     Je n’en puis plus de tomber
     À travers toute l’histoire de l’homme
     Et seul.
     Je n’en puis plus du solipsisme de l’homme
     Qui se bâtit pour temple son puits
     Qui se fait un ciel de son écho dans son puits
     Et plus l’homme étage là-haut son écho
     Plus cet écho se creuse en l’homme sa tombe.
     Je n’en puis plus d’être l’homme
     D’être Babel.
     Mais ce pan de mur que je suis
     Fais qu’il ne cède pas.
     Fais que son arête
     Ne montre que Toi.
     Que de lui sourde le silence des larmes
     Que sa face soit une falaise de larmes
     Sous mes yeux fermés.

« Vent- Infirma nostri corporis », Tu, Seuil, 1978, p. 45.

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Prose

     [À propos des inventeurs de la bombe H] « […] vous avez peur de votre gloire. Vous préférez la garder pour vous, comme une maladie cachée. Pendant ce temps, les chefs d’État et les journalistes se partagent la robe sans couture, comme des voleurs : ils se taillent leur petite renommée dans votre silence, esprits divins. Mais nous ne sommes pas dupes : nous savons que la bombe H, c’est vous qui l’avez conçue. Ce n’est pas monsieur X qui ne sera jamais qu’un numéro de plus dans la liste des Hautes Consciences de son pays ; monsieur X ne connaît même pas le théorème de Pythagore, et, devant un fourneau de camping, il ne peut rien sans son briquet. Certes, il vous a peut-être dit : « Mes enfants, faites la bombe. » Il vous a donné de l’argent pour cela : beaucoup d’argent. Et vous avez fait la bombe. Vous auriez pu refuser l’argent, ou vous décourager, ou déclarer : « Décidément, j’aime mieux vendre des ophicléides. » Non, si forte qu’ait été la tentation – vous l’avez eue – de vendre des ophicléides, ou de jouir de la vie avec la femme que vous aimiez, vous avez suivi l’impératif de la Haute Conscience, et la bombe est sortie – je ne dis pas encore : a glissé – de vos mains. Vous êtes des parangons du devoir, messieurs ; et vous en avez honte !
     Comment ! Vous avez tout sacrifié – jusqu’à votre conscience du bien et du mal – pour être les Pontifes et peut-être les Vestales de l’Assassinat, vous avez fait non seulement du crime parfait, mais du crime total une possibilité pratique (et cela, sans tenir compte que vous seriez parmi les victimes de ce crime parfait et total), vous avez achevé d’un coup ce qu’aucun grand artiste en la matière n’avait encore réussi, l’identification de l’assassin à la victime, et vous voulez échapper à la célébrité que la vox populi vous reconnaît ? Au nom de l’absurdité universelle, cette religion nouvelle mais déjà véritablement catholique à laquelle il ne manque plus que des dieux, vos noms, messieurs ! pour que nous les élevions sur les autels vides qui vous attendent… »

« Les inventeurs honteux », Arts, n° 253, 10 mars 1950, p. 1.

Le centre de recherche

Le mot du Président

     Le Centre de Recherche Pierre Emmanuel attache la plus grande importance au site Pierre Emmanuel. Récemment créé, grâce à l’Association des Amis de Pierre Emmanuel, à la générosité de la famille du poète, aux compétences et à l’inlassable activité d’Anne Simonnet, ce site fédère les efforts de tous ceux qui sont attachés à l’œuvre de Pierre Emmanuel et ont pris à tâche de la faire mieux connaître. Très riche et fort bien présenté, ce site est un excellent instrument de dialogue entre les spécialistes de Pierre Emmanuel et ceux qui, venant des horizons les plus variés, découvrent son œuvre littéraire, son action culturelle, son engagement dans la vie de la cité.
     Depuis sa fondation, en novembre 1986, le Centre de Recherche Pierre Emmanuel s’efforce de promouvoir et de développer la recherche sur l’œuvre, les activités et la pensée de Pierre Emmanuel. Du premier classement des manuscrits et des inédits du poète à l’organisation de colloques universitaires, de la publication des œuvres poétiques complètes à la publication d’inédits, ses réalisations se sont toujours inspirées de ces principes. La vitalité du site est une aide très efficace à la réussite des actions envisagées pour 2014, trentième anniversaire de la mort de Pierre Emmanuel, et 2016, centième anniversaire de sa naissance.

François Livi, Président


Les exécuteurs testamentaires de Pierre Emmanuel parlent du poète

     En 2014, Ginette Adamson, Anne-Sophie Constant et François Livi, exécuteurs testamentaires de Pierre Emmanuel, évoquaient chacun leur première rencontre avec le poète, puis le livre qu’ils préfèrent et enfin pourquoi il leur semble important que ce poète soit connu.


28 novembre 2019

     M. François Livi, exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel, président du Centre de recherche, professeur émérite de Langue et littérature italiennes à l'Université Paris-Sorbonne, est décédé ce 28 novembre 2019. Les obsèques auront lieu mardi 3 décembre à 10 h 30 dans l’église Saint Jean-Baptiste de Grenelle. Travailleur infatigable, il mit jusqu'à sa mort ses très grandes qualités humaines et intellectuelles au service du poète qui l’honorait de son amitié depuis 1966.
     En attendant de plus amples hommages, on trouvera ci-dessous le récit qu’il faisait de sa première vraie rencontre avec Pierre Emmanuel et le premier article qu’il publia sur son œuvre dans la revue La Table ronde.

François Livi, « Ligne de faîte », La Table ronde, n° 227, décembre 1966, p. 147-148.
 

Éditions, rééditions…

Février 2019

     Les éditions Corlevour rééditent La Face humaine.

 

     « Le but de ce livre n’est pas de donner je ne sais quelles règles d’une poésie qui se dirait "religieuse", mais de montrer quel mode d’adoration prolonge logiquement la poésie. Louange adressée à l’Ouvert, ce livre est lui-même un acte d’adoration mené de son début à son terme.
      L’adoration, face au transcendant, est l’acte intégrateur parvenu à son point de rupture : donc le résultat du travail de la pensée en vue de sa cohérence même, travail qui réussit par cette rupture illuminante où il échoue. Ce travail fait apparaître et converger dans l’homme certaines directions ou intentions privilégiées, constantes de l’esprit dans son activité créatrice, dans sa quête réalisante. La poésie, l’une de ces constantes, peut être dite l’usage exhaustif du verbe en quête de son essence.
     Qui entend cette définition est un poète, quand même il n’aurait jamais écrit un seul vers : mais qui ne l’entend pas, même s’il est poète, ne sera jamais pleinement, exhaustivement tel. Sans pour autant mépriser le métier des vers, ni les jeux verbaux de l’intelligence sensible, je n’emploie le mot "poésie" que dans le sens d’attention passionnée à la vérité consubstantielle au langage, mieux : d’identification singulière au destin du verbe humain. De cette vocation, je cherche la fin aux deux sens du mot : fin qui en est évidemment l’essence. » Pierre Emmanuel

     Sur le site de l'éditeur

On en parle...

Mai 2025

     Une pièce extraite du fonds Pierre Emmanuel a été sélectionnée par l’IMEC pour être présentée en fac-similé sous vitrine dans le cadre d’une exposition sur la notion de « mariage » au Château des Ravalet à Cherbourg cet été. Le texte est issu d’un écrit inédit de Pierre Emmanuel qui s’ouvre ainsi : « Je voudrais que ce livre fût l’histoire de ma foi ».

27 mars 2025

     L’Humanité rend compte d’une anthologie publiée par Les éditions Seghers : L’esprit de résistance, qui réunit plus de cent poètes de langue française. Muriel Steinmetz écrit : « En ce mois de mars  2025, les poètes rassemblés sous le signe de l'Esprit de résistance le sont en référence assumée à l'époque où nous sommes, chaotique et grosse de périls de tous ordres. Ainsi s'impose, derechef, la haute figure de Pierre Seghers (1906-1987), qui fut lui-même poète et résistant de la première heure. Dès septembre 1939, il fondait une revue qui devait accueillir les plus grands poètes de la Résistance, certains d'entre eux étant de ses amis, tels Aragon, Paul Éluard, Loys Masson ou René Char. C'est encore lui, en 1944, qui imagina la fameuse collection « Poètes d'aujourd'hui », laquelle avait pour but résolu de mettre la parole poétique à la portée de tous. C'est toujours lui qui, en 1983, fonda avec Pierre Emmanuel la Maison de la poésie de la Ville de Paris. »

     On peut lire l’article ici.


22 novembre 2024

     Dans Le Monde du jour, Jean-Claude Ribaut évoque Pierre Emmanuel qu’il a connu à Saint-Étienne du Grès. « C’est en Provence, toujours, que j’ai découvert pour la première fois l’aïgo-sau. Je ne saurais dater exactement ma rencontre avec cette recette italo-provençale, mais je sais que c’était au mythique restaurant Lou Marquès, à Arles, en compagnie du poète Pierre Emmanuel – un immense personnage, écrivain de la Résistance, qui m’avait confié un boulot d’architecte. Il est mort deux ou trois ans plus tard, en 1984. Autant dire que c’était une journée à marquer d’une pierre blanche. »

     On peut lire l’article ici.


21 novembre 2024

     La Presse.tn publie un « Entretien avec Giovanni Dotoli -Partie (II): «Le poème est une traversée de la lumière, un éclair, une flèche dans l’obscurité, … ». Ce dernier évoque Pierre Emmanuel parmi les auteurs du XXe siècle qui l’ont marqué ou particulièrement influencé.

     On peut lire l’article ici.


16 novembre 2024

     Le Centre de recherche internationale de poésie organise une journée d’études internationales. Anne Simonnet (Centre de recherche Pierre Emmanuel) y parle de « Pierre Emmanuel (1916-1984), poète, résistant : “La lutte pour le langage l’est aussi contre la barbarie” ».

     On peut lire le texte ici.


30 octobre 2024

     Dans un article d’Eurolibertés sur « Philippe Pichon, poète méconnu célèbre : 40 ans en poésie (1984-2024) », Fabrice Dutilleul rappelle qu’il écrivit sur de nombreux poètes, dont Pierre Emmanuel.

     On peut lire l’article ici.


12 octobre 2024

     Un article de Challenges : Antoine de Saint-Exupéry, un illustre méconnu, par Jean-Claude Perrier », rappelle sa vie, et sa mort le 31 juillet 1944. L’auteur commente : « Ainsi, même s’il l’avait souhaité, il n’aurait pas eu le temps d’approfondir sa réflexion à propos de De Gaulle. Là encore, pas question d’extrapoler, de faire parler les morts, mais, eût-il survécu à la guerre, il n’est pas impossible que, comme bien d’autres grands écrivains (Malraux, Mauriac, Claudel, Bernanos, Pierre Jean Jouve, Pierre Emmanuel…), Saint-Exupéry aurait rallié le Général […]. »

     On peut lire l’article ici.