PIERRE EMMANUEL

Les nouveautés sur le site

Mai 2025


   La frise du centenaire en 3D : activités et articles à voir ici
~ janvier 2016-avril 2017 ~

 

• Cela s'est passé un... Semaine du 18 au 25 mai (ci-dessous).

L'extrait du mois :
    
- « La Sainte Face », Jour de colère, Collection Fontaine, éditions E. Charlot, Alger, 15 mars 1942, p. 56 ; Œuvres complètes, vol. I, L’Âge d’Homme, 2001, p. 156.
     - « Le Désert et le puits », Esprit, 1963, n° 9, p. 193 sq, repris dans Le goût de l'Un, Seuil, 1963, p. 37-38.

• « The power of the poet », The Atlantic, n° 187, janvier 1951, p. 74-77.

 

 


28 novembre 2019 : décès de M. François Livi, exécuteur testamentaire du poète et président du Centre de recherche. Cf. colonne de droite (Centre de recherche).

----------------

     Mme Catherine Emmanuel Carlier, présidente de l'Association des Amis de Pierre Emmanuel, lui rend ici hommage.

     Chers Amis,

     La nouvelle de la mort de François Livi nous a tous bouleversés, il est parti trop vite, trop tôt.
     Au fil du temps nous avions appris à le connaître. Nous aimions son humour, la qualité de son écoute, son humilité, sa bienveillance.
     Parfois, il se plaisait à nous raconter sa première rencontre avec Pierre Emmanuel, en 1966 rue de Varenne, alors qu’il était un tout jeune étudiant et comment très vite ils se lièrent d’une profonde amitié. Une amitié qui ne s’est jamais démentie.
     François Livi exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel fut le président du Centre de recherche, crée en 1986. Il a beaucoup œuvré, avec tous les membres du Centre, à la connaissance et à la mémoire du poète et nous lui en sommes très reconnaissants.
     Comme il va nous manquer lui qui nous a tant donné et tant appris !

     Catherine Emmanuel Carlier
     Présidente de l’Association des amis de Pierre Emmanuel

----------------




Des nouvelles dans "On en parle...", colonne de droite: livres, émissions et articles nouveaux sur Pierre Emmanuel


IMPORTANT : Les photos, textes et autres documents de ce site ne sont pas libres de droit, ceux de Facebook ou des affiches non plus.


• Rappel : les liens sont visibles lorsqu'on passe sur le texte.

 
Précédemment, en...
 2024
2023    2022
2021     2020
2019    2018
2017     2016
2015    2014
2013    2012

Le mot de l'Association

     Depuis sa création, en 1985, l'Association s'est attachée à servir la mémoire de Pierre Emmanuel et à faire connaître son œuvre en apportant son soutien à des publications, rencontres, expositions, émissions radiophoniques et à différents hommages en France comme à l'étranger.
     La création d'un site Pierre Emmanuel s'est imposée comme une évidence et une priorité. Un nouvel outil pour retracer l'itinéraire de l'écrivain, du poète et de l'homme d'action engagé dans son siècle en faisant découvrir ses multiples visages : l'homme de culture, son action auprès des médias, mais aussi l'homme de foi, l'homme courageux, le résistant, le défenseur des droits de l'homme.
     C'est un travail énorme qui fut engagé, un travail exigeant et rigoureux mené par Anne Simonnet (*) aidée dans ses recherches par des témoins de la vie de Pierre Emmanuel, par le Centre de recherche et par la famille du poète. Une approche aussi complète a nécessité des années de consultation dans les archives de la BNF, de l'Imec, l'Ina, et d'autres fonds. Des manuscrits, des photographies, des lettres et des documents souvent inédits, prêtés par des amis, des proches ou d'anciens collaborateurs de Pierre Emmanuel ont considérablement enrichi le site.
     Pierre Emmanuel visionnaire, initiateur et créateur de la Vidéothèque (Forum des Images), confiant dans les nouvelles technologies, aurait certainement apprécié l'instrument de connaissance, de dialogue et d'échange que constitue un tel site.
     Proposer un site clair, lisible, complet et accessible à tous, telle fut notre démarche pour que Pierre Emmanuel reste vivant dans les mémoires.

Catherine Carlier, Présidente de l'Association

 

 (*) Anne Simonnet est professeur de Lettres classiques, Docteur ès Lettres, auteur de l'ouvrage Pierre Emmanuel, poète du Samedi saint et d'une thèse : Le Christ de Pierre Emmanuel. L'élaboration d’un mythe personnel.

La lettre de l'Association 2022Bulletin d'adhésion 2022

Cela s'est passé un... (La micro-information du jour)

18 mai

18 mai 1984

     « Un moment de la pensée », France catholique, n° 1953. « Je crois que la place du poète est insignifiante ; personne ne sait qu’il existe, ou ceux qui se souviennent des vers qu’ils ont appris à l’école, des vers de Victor Hugo, ou des vers de Lamartine, sont dégoûtés de lire de la poésie pour jamais ! Je crois que l’une des raisons de cette insignifiance de la poésie, et de la difficulté d’être poète en France aujourd’hui, vient du fait que dans notre enseignement, la poésie n’a strictement aucune place, la poésie n’a pas de statut. Le monde imaginaire lui-même n’en a pas. La plupart des gens confondent la poésie avec la faculté de faire de petits vers : on fait cela à la fin des repas de noces, ou le grand-père fait un petit sonnet quand son petit-fils a le baccalauréat ; ça c’est l’activité poétique telle que la plupart des Français l’envisagent. Pour le reste, l’idée qu’il puisse y avoir un art, et un art majeur, qui s’appelle la poésie, ne vient à personne… »

 

19 mai

19 mai 1955

     Émile Henriot, « Les Abeilles d’Aristée », Le Monde, 19 mai 1955, p. ? « Quant au sens et à l'intérêt du contexte, ce n'était plus rien. La preuve par neuf de l'absurdité de la poésie pure a été fournie pendant l'occupation par Éluard, par Aragon et Pierre Emmanuel, qui, contraints par la circonstance et le besoin d'être entendus, ayant parlé en clair, ont immédiatement trouvé l'audience d'un très grand public, ravi qu'on s'adressât à lui et qu'on eût quelque chose d'important à lui dire, et qui intéressât son âme. »

 

20 mai

20 mai 1955

     « Le monde la tête en bas », article de Pierre Emmanuel dans Témoignage chrétien, n° 567, p. 2. « Lecteurs plaignons l’opinion publique, c’est-à-dire vous et moi qui, tous ensemble, ne sommes personne, bien que censés être caution de tout. Notre immense corps virtuel ne saurait aujourd’hui où donner de la tête, si toutefois il en avait une. (…). Il faut dire aussi que le temps nous est présenté en morceaux, par demi-colonnes à la une, avec renvoi en cinquième page, et filet étanche tout autour.
     C’est ainsi qu’une Providence mystérieuse – ou pas si mystérieuse que ça – nous parque derrière ses petits grillages pour nous retenir de nous mêler aux événements. Maternelle, elle nous évite leur bousculade, mais nous enlève ainsi l’occasion d’en rire : ou d’en pleurer. Elle nous assure un univers cohérent, et celui des petits grillages. Pourvu que celui-là tienne – et elle y veille – tout ce qui se passe au-delà peut s’offrir le luxe du plus ahurissant désordre, et nos porte-clés pour y jouer aux démiurges tout leur saoul. De temps en temps, pour nous montrer qu’ils nous aiment, ils nous jettent un surcroît de pitance, ou nous tiennent un beau discours de ménagerie, à moins qu’ils ne nous donnent pour nous amuser une gentille bombe ou un prototype flambant neuf. Comme un singe en extase en miroir, l’homme se mire aux merveilles de sa technique : tellement qu’il n’en pense plus à ses barreaux. »

 

21 mai

21 mai 1982

     « Comme un benêt », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1849. « À regarder les Actualités chaque jour, me voici au bord du rejet : l’ubiquité du phénomène m’angoisse, son inanité aussi ; l’une ne va pas sans l’autre. « On » annonce que bientôt nous capterons dix, vingt, pourquoi pas cent ou mille ? programmes de tout l'univers. La belle affaire ! À partir de ce désordre, quel œil, quelle intelligence critique pourront encore percevoir le réel ? (…) [M]on idée simple est qu'un message adressé par quelques-uns, toujours les mêmes et dépendants d'un pouvoir, à des millions qui n'ont sur eux aucun contrôle, constitue une violation permanente de notre espace spirituel, même quand nous n'avons pas de poste ou le débranchons.
     L'instantané, le fragmentaire, le sans recul, l'incohérent, l'informe, le disproportionné, l'omis, le commenté, le maquillé, le faux, le de mauvaise foi, le (tout bêtement) prétentieux ou ignare, le bizarrement mis ensemble selon des lois qui en sont bien mais que l'entendement s'explique mal, tout cela, peut-être, ne serait rien sans le vide des têtes. Et non pas même de celles des quotidiennes Cassandre, compétentes, soucieuses ou réjouies, ou soucieuses et l'instant d'après réjouies : mais de ces têtes qui, là, pendant trois minutes, surgissent, chez vous, chez moi, pour dire quoi ? En trois minutes, que dire si, d'avance, la pensée s'empêtre dans la langue de bois des importants, des décideurs, des petits chefs qui parlent « pour » nous, selon notre âge, notre catégorie, nos besoins réels ou supposés ? »

 

22 mai

22 mai 1981

     « À l’image et à la ressemblance », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1797. Invité par une amie à parler de poésie à sa classe de prisonnier, Pierre Emmanuel est bouleversé par la profondeur de la rencontre. « Nous avions vécu deux heures ensemble dans un monde sans morale, mais non certes sans valeur. Nous n’avions parlé que de la valeur, de l’éminente valeur de l’être : en elle, nous avions fraternisé, reconnu sans le dire, notre vrai sens. Ces jours-ci, en écoutant les orateurs de cette si médiocre campagne présidentielle abaisser toute l’ambition des Français à leurs craintes pour leurs gros sous ou leur petite monnaie, j’ai repensé à cette matinée de Fresnes. Non, la plupart des gens, des gens à cheval sur la morale, connaissent peut-être le cours des valeurs mais ne savent pas grand-chose de la valeur. Celle-ci n’a rien à faire avec les hypocrisies de la morale : elle est un reflet de la Face de Dieu, dont parfois, s’illumine la face humaine, et que je vis briller, fugitif ou non, sur le visage de ces prisonniers. »

 

23 mai

23 mai 1974

     « Quelles conditions pour une seule France ? », article de Pierre Emmanuel dans Le Figaro, p. 2. « En fait, l’égalité réelle supposerait un changement de mentalité. Notre société éclatée n’a plus de pères, mais surtout plus de mères. Voyez le nombre d’enfants qui portent en collier les clefs du logis. Beaucoup de femmes, parmi celles pour qui la maternité était la vraie fonction, la savent irremplaçable. Elles travaillent autant que les hommes, souvent avec la même compétence, sans accéder aux mêmes responsabilités. Par centaines de mille, elles sont secrétaires, assistantes ; certains bureaux ressemblent à des gynécées. Quant à l’ouvrière d’usine, son sort, à travail égal, est souvent plus dur que celui d’un ouvrier. Dans l’enseignement, le nombre des femmes croît sans cesse. Elles forment un sous-prolétariat universitaire voué à l’incertitude de l’emploi.
     À trente-cinq ans, bien des diplômées intelligentes, ayant de l’expérience et la faculté de s’adapter, peuvent se trouver face à la perspective du chômage indéfini. Comme dit le jargon d’entreprise, “leur candidature, bien qu’intéressante, ne correspond pas au profil du poste à pourvoir”.
     Et c’est le chômage, la révolte intérieure, le désespoir : surtout pour les très nombreuses célibataires que l’on croit indépendantes et qui le sont malgré elles, victimes d’une transformation inhumaine de la société.
     D’une transformation inhumaine : les individus sont atomisés, désintégrés. »

 

24 mai

24 mai 1946

     « Poésie, victoire sur l’absurde », article de Pierre Emmanuel dans Temps présent, 10e année, n° 92, 24 mai 1946, p. 4. « Écrire une Poésie ininterrompue, c’est la vocation même d’Éluard. Aussi le long poème qui porte ce titre ne diffère-t-il pas, dans la substance et l’accent, des textes plus courts du même poète. Le mouvement qui le traverse est celui d’une eau qui coule à pleins bords, sans revenir sur soi sinon pour circonscrire un objet qui, telle la roche au sein de la rivière, résiste au flot sans réussir à le briser. Bien que ce poème soit l’un des plus vastes qu’Éluard ait écrits, sa continuité réside moins dans la souffle que dans l’unité de thème de ses divers fragments. Chaque strophe est un poème à elle seule : elle ne se raccorde pas à celle qui la précède ou la suit, mais elle contient implicitement l’ensemble du poème, dont elle est un aspect privilégié. »

 

25 mai

25 mai 1984

     « Le sable et le rocher », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1954. « [Q]uand je me suis épuisé en vains efforts pour comprendre ce qui se dit là, je songe à mon vieux maître et à sa phrase impérative quand décidément, nous autres petits paysans à la langue un peu gourde, nous n’arrivions pas à former correctement notre syntaxe et notre prononciation : “Parlez français, on vous entendra !” aimait-il à dire. Et déjà ce mot entendre ouvrait pour moi des profondeurs où le son et le sens se répondaient. »



 
 

À écouter...

Un extrait de Babel lu par Pierre Emmanuel en 1983

 

L'extrait du mois

Poésie

     Seigneur l’enfer est la trame de mes journées !
     Mon souffle, mon regard, mon ombre sur les ombres
     mon pas, tout m’est enfer. Le plus tranquille azur
     colle à ma chair, me brûle et me plombe en moi-même
     la plus aimante pluie me crible de feux noirs
     le plus doux vent m’emplit de l’odeur crue des flammes.
     Et pourtant moi – l’Enfer – je vis en Toi, je crie
     vers Toi, mon Chant est Toi. Tout peut mourir : qu’importe
     la Mort à qui maintient la vigile du Cri ?

« La Sainte Face », Jour de colère, Collection Fontaine, éditions E. Charlot, Alger, 15 mars 1942, p. 56.

__________________

Prose

     « Le mystère est le sens caché sous l’apparence.
     En formulant cette définition, j’ai conscience que c’en est une pour ceux-là seuls qui sont orientés vers et par le sens caché. Le système des significations apparentes, qui pointe du visible au visible, ne suffit pas à la soif de comprendre qui consume certains esprits. Un sens autre les requiert d’unifier les apparences, et de s’unir eux-mêmes au Tout. Qu’il y ait mystère sous l’apparence ne signifie pas qu’elle n’ait point de réalité : elle est d’autant plus réelle, au contraire, qu’elle nous permet de la mieux dépasser.
     Il n’y a pas deux mondes. Les apparences, pour qui sait les voir – même sans les déchiffrer – sont symboliques de ce qui paraît en elles. Pour approcher le mystère, ou plutôt s’en laisser approcher, inutile d’être un Voyant. On peut être saisi par le mystère sans quitter le « monde des apparences » : mais non sans manifester à ces dernières du respect et une intime attention.
     […] Croire au mystère c’est croire que tout est signe, et que tout n’est que signe. Toute chose, y compris moi, est une figure toujours prête à signifier. Ou plutôt est-ce moi qui signifie, sans la quitter des yeux, l’apparence où je choisis et transmue mes figures. »

« Le Désert et le puits », Esprit, 1963, n° 9, p. 193 sq.

Le centre de recherche

Le mot du Président

     Le Centre de Recherche Pierre Emmanuel attache la plus grande importance au site Pierre Emmanuel. Récemment créé, grâce à l’Association des Amis de Pierre Emmanuel, à la générosité de la famille du poète, aux compétences et à l’inlassable activité d’Anne Simonnet, ce site fédère les efforts de tous ceux qui sont attachés à l’œuvre de Pierre Emmanuel et ont pris à tâche de la faire mieux connaître. Très riche et fort bien présenté, ce site est un excellent instrument de dialogue entre les spécialistes de Pierre Emmanuel et ceux qui, venant des horizons les plus variés, découvrent son œuvre littéraire, son action culturelle, son engagement dans la vie de la cité.
     Depuis sa fondation, en novembre 1986, le Centre de Recherche Pierre Emmanuel s’efforce de promouvoir et de développer la recherche sur l’œuvre, les activités et la pensée de Pierre Emmanuel. Du premier classement des manuscrits et des inédits du poète à l’organisation de colloques universitaires, de la publication des œuvres poétiques complètes à la publication d’inédits, ses réalisations se sont toujours inspirées de ces principes. La vitalité du site est une aide très efficace à la réussite des actions envisagées pour 2014, trentième anniversaire de la mort de Pierre Emmanuel, et 2016, centième anniversaire de sa naissance.

François Livi, Président


Les exécuteurs testamentaires de Pierre Emmanuel parlent du poète

     En 2014, Ginette Adamson, Anne-Sophie Constant et François Livi, exécuteurs testamentaires de Pierre Emmanuel, évoquaient chacun leur première rencontre avec le poète, puis le livre qu’ils préfèrent et enfin pourquoi il leur semble important que ce poète soit connu.


28 novembre 2019

     M. François Livi, exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel, président du Centre de recherche, professeur émérite de Langue et littérature italiennes à l'Université Paris-Sorbonne, est décédé ce 28 novembre 2019. Les obsèques auront lieu mardi 3 décembre à 10 h 30 dans l’église Saint Jean-Baptiste de Grenelle. Travailleur infatigable, il mit jusqu'à sa mort ses très grandes qualités humaines et intellectuelles au service du poète qui l’honorait de son amitié depuis 1966.
     En attendant de plus amples hommages, on trouvera ci-dessous le récit qu’il faisait de sa première vraie rencontre avec Pierre Emmanuel et le premier article qu’il publia sur son œuvre dans la revue La Table ronde.

François Livi, « Ligne de faîte », La Table ronde, n° 227, décembre 1966, p. 147-148.
 

Éditions, rééditions…

Février 2019

     Les éditions Corlevour rééditent La Face humaine.

 

     « Le but de ce livre n’est pas de donner je ne sais quelles règles d’une poésie qui se dirait "religieuse", mais de montrer quel mode d’adoration prolonge logiquement la poésie. Louange adressée à l’Ouvert, ce livre est lui-même un acte d’adoration mené de son début à son terme.
      L’adoration, face au transcendant, est l’acte intégrateur parvenu à son point de rupture : donc le résultat du travail de la pensée en vue de sa cohérence même, travail qui réussit par cette rupture illuminante où il échoue. Ce travail fait apparaître et converger dans l’homme certaines directions ou intentions privilégiées, constantes de l’esprit dans son activité créatrice, dans sa quête réalisante. La poésie, l’une de ces constantes, peut être dite l’usage exhaustif du verbe en quête de son essence.
     Qui entend cette définition est un poète, quand même il n’aurait jamais écrit un seul vers : mais qui ne l’entend pas, même s’il est poète, ne sera jamais pleinement, exhaustivement tel. Sans pour autant mépriser le métier des vers, ni les jeux verbaux de l’intelligence sensible, je n’emploie le mot "poésie" que dans le sens d’attention passionnée à la vérité consubstantielle au langage, mieux : d’identification singulière au destin du verbe humain. De cette vocation, je cherche la fin aux deux sens du mot : fin qui en est évidemment l’essence. » Pierre Emmanuel

     Sur le site de l'éditeur

On en parle...

Mai 2025

     Une pièce extraite du fonds Pierre Emmanuel a été sélectionnée par l’IMEC pour être présentée en fac-similé sous vitrine dans le cadre d’une exposition sur la notion de « mariage » au Château des Ravalet à Cherbourg cet été. Le texte est issu d’un écrit inédit de Pierre Emmanuel qui s’ouvre ainsi : « Je voudrais que ce livre fût l’histoire de ma foi ».

27 mars 2025

     L’Humanité rend compte d’une anthologie publiée par Les éditions Seghers : L’esprit de résistance, qui réunit plus de cent poètes de langue française. Muriel Steinmetz écrit : « En ce mois de mars  2025, les poètes rassemblés sous le signe de l'Esprit de résistance le sont en référence assumée à l'époque où nous sommes, chaotique et grosse de périls de tous ordres. Ainsi s'impose, derechef, la haute figure de Pierre Seghers (1906-1987), qui fut lui-même poète et résistant de la première heure. Dès septembre 1939, il fondait une revue qui devait accueillir les plus grands poètes de la Résistance, certains d'entre eux étant de ses amis, tels Aragon, Paul Éluard, Loys Masson ou René Char. C'est encore lui, en 1944, qui imagina la fameuse collection « Poètes d'aujourd'hui », laquelle avait pour but résolu de mettre la parole poétique à la portée de tous. C'est toujours lui qui, en 1983, fonda avec Pierre Emmanuel la Maison de la poésie de la Ville de Paris. »

     On peut lire l’article ici.


22 novembre 2024

     Dans Le Monde du jour, Jean-Claude Ribaut évoque Pierre Emmanuel qu’il a connu à Saint-Étienne du Grès. « C’est en Provence, toujours, que j’ai découvert pour la première fois l’aïgo-sau. Je ne saurais dater exactement ma rencontre avec cette recette italo-provençale, mais je sais que c’était au mythique restaurant Lou Marquès, à Arles, en compagnie du poète Pierre Emmanuel – un immense personnage, écrivain de la Résistance, qui m’avait confié un boulot d’architecte. Il est mort deux ou trois ans plus tard, en 1984. Autant dire que c’était une journée à marquer d’une pierre blanche. »

     On peut lire l’article ici.


21 novembre 2024

     La Presse.tn publie un « Entretien avec Giovanni Dotoli -Partie (II): «Le poème est une traversée de la lumière, un éclair, une flèche dans l’obscurité, … ». Ce dernier évoque Pierre Emmanuel parmi les auteurs du XXe siècle qui l’ont marqué ou particulièrement influencé.

     On peut lire l’article ici.


16 novembre 2024

     Le Centre de recherche internationale de poésie organise une journée d’études internationales. Anne Simonnet (Centre de recherche Pierre Emmanuel) y parle de « Pierre Emmanuel (1916-1984), poète, résistant : “La lutte pour le langage l’est aussi contre la barbarie” ».

     On peut lire le texte ici.


30 octobre 2024

     Dans un article d’Eurolibertés sur « Philippe Pichon, poète méconnu célèbre : 40 ans en poésie (1984-2024) », Fabrice Dutilleul rappelle qu’il écrivit sur de nombreux poètes, dont Pierre Emmanuel.

     On peut lire l’article ici.


12 octobre 2024

     Un article de Challenges : Antoine de Saint-Exupéry, un illustre méconnu, par Jean-Claude Perrier », rappelle sa vie, et sa mort le 31 juillet 1944. L’auteur commente : « Ainsi, même s’il l’avait souhaité, il n’aurait pas eu le temps d’approfondir sa réflexion à propos de De Gaulle. Là encore, pas question d’extrapoler, de faire parler les morts, mais, eût-il survécu à la guerre, il n’est pas impossible que, comme bien d’autres grands écrivains (Malraux, Mauriac, Claudel, Bernanos, Pierre Jean Jouve, Pierre Emmanuel…), Saint-Exupéry aurait rallié le Général […]. »

     On peut lire l’article ici.