PIERRE EMMANUEL

Les nouveautés sur le site

Mars 2023


   La frise du centenaire en 3D : activités et articles à voir ici
~ janvier 2016-avril 2017 ~

 

• Cela s'est passé un... Semaine du 19 au 26 mars (ci-dessous).

L'extrait du mois :
    
- « Le Vivant qui me voit », Jacob, Seuil, 1970, p. 62 ; Œuvres poétiques complètes, vol. II, L’Âge d’Homme, 2003, p. 34.
     - « Discours sur la mort », Choses dites, DDB, 1970, p. 257. Conférence prononcée le 21 février 1968 à Bruxelles devant le public des Grandes Conférences Catholiques, sous le titre « Le scandale de la mort ».

• Une œuvre unique à l'histoire étonnante : Pierres d'hymnaire.

 


28 novembre 2019 : décès de M. François Livi, exécuteur testamentaire du poète et président du Centre de recherche. Cf. colonne de droite (Centre de recherche).

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     Mme Catherine Emmanuel Carlier, présidente de l'Association des Amis de Pierre Emmanuel, lui rend ici hommage.

     Chers Amis,

     La nouvelle de la mort de François Livi nous a tous bouleversés, il est parti trop vite, trop tôt.
     Au fil du temps nous avions appris à le connaître. Nous aimions son humour, la qualité de son écoute, son humilité, sa bienveillance.
     Parfois, il se plaisait à nous raconter sa première rencontre avec Pierre Emmanuel, en 1966 rue de Varenne, alors qu’il était un tout jeune étudiant et comment très vite ils se lièrent d’une profonde amitié. Une amitié qui ne s’est jamais démentie.
     François Livi exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel fut le président du Centre de recherche, crée en 1986. Il a beaucoup œuvré, avec tous les membres du Centre, à la connaissance et à la mémoire du poète et nous lui en sommes très reconnaissants.
     Comme il va nous manquer lui qui nous a tant donné et tant appris !

     Catherine Emmanuel Carlier
     Présidente de l’Association des amis de Pierre Emmanuel

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Des nouvelles dans "On en parle...", colonne de droite: livres, émissions et articles nouveaux sur Pierre Emmanuel.


 La lettre de l'Association des Amis de Pierre Emmanuel et le bulletin d'adhésion 2019. Merci aux généreux donateurs !



IMPORTANT : Les photos, textes et autres documents de ce site ne sont pas libres de droit, ceux de Facebook ou des affiches non plus.


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Le mot de l'Association

     Depuis sa création, en 1985, l'Association s'est attachée à servir la mémoire de Pierre Emmanuel et à faire connaître son œuvre en apportant son soutien à des publications, rencontres, expositions, émissions radiophoniques et à différents hommages en France comme à l'étranger.
     La création d'un site Pierre Emmanuel s'est imposée comme une évidence et une priorité. Un nouvel outil pour retracer l'itinéraire de l'écrivain, du poète et de l'homme d'action engagé dans son siècle en faisant découvrir ses multiples visages : l'homme de culture, son action auprès des médias, mais aussi l'homme de foi, l'homme courageux, le résistant, le défenseur des droits de l'homme.
     C'est un travail énorme qui fut engagé, un travail exigeant et rigoureux mené par Anne Simonnet (*) aidée dans ses recherches par des témoins de la vie de Pierre Emmanuel, par le Centre de recherche et par la famille du poète. Une approche aussi complète a nécessité des années de consultation dans les archives de la BNF, de l'Imec, l'Ina, et d'autres fonds. Des manuscrits, des photographies, des lettres et des documents souvent inédits, prêtés par des amis, des proches ou d'anciens collaborateurs de Pierre Emmanuel ont considérablement enrichi le site.
     Pierre Emmanuel visionnaire, initiateur et créateur de la Vidéothèque (Forum des Images), confiant dans les nouvelles technologies, aurait certainement apprécié l'instrument de connaissance, de dialogue et d'échange que constitue un tel site.
     Proposer un site clair, lisible, complet et accessible à tous, telle fut notre démarche pour que Pierre Emmanuel reste vivant dans les mémoires.

Catherine Carlier, Présidente de l'Association

 

 (*) Anne Simonnet est professeur de Lettres classiques, Docteur ès Lettres, auteur de l'ouvrage Pierre Emmanuel, poète du Samedi saint et d'une thèse : Le Christ de Pierre Emmanuel. L'élaboration d’un mythe personnel.

La lettre de l'Association 2022Bulletin d'adhésion 2022

Cela s'est passé un... (La micro-information du jour)

19 mars

19 mars 1970

     Pierre de Boisdeffre, « Pierre Emmanuel, Orphée tragique », Les Nouvelles littéraires, p. 1, 7. « La poésie de Pierre Emmanuel part d’un constat tragique : à la source de son expérience, il y a cette “fracture” de l’être, cette rupture de l’homme avec Dieu qui fait de toute vie humaine une aventure, une expérience qui ne peut aboutir, un combat dans la nuit, une lutte de l’Esprit avec tout ce qui prétend l’incarner. Le poète, depuis trente ans, n’a pas cessé d’être écartelé entre les deux “postulations simultanées” dont parlait Baudelaire. D’où les deux prénoms antithétiques que ce paysan béarnais s’est donnés pour nom : Pierre met Emmanuel au défi, la pesanteur et la grâce se disputent l’âme du poète, l’une entraînant Orphée, l’autre le tirant du gouffre. En ce sens, le poète n’a jamais cessé d’écrire le même livre, d’essayer de connaître le “nom scellé” de Dieu. »

 

20 mars

20 mars 1974

     « Silence dans le rang », article de Pierre Emmanuel dans Le Figaro, p. 1, 30. « Il faut s’accrocher à cette idée simple que la liberté est indivisible, et que, quoi qu’on dise parfois, le droit au pain quotidien est lié au droit à l’esprit. Malheureusement les intellectuels, divisés sur leurs choix politiques, sont devenus étrangement impuissants à soutenir cette vérité et se condamnent donc à la mort civile, non par décision du pouvoir, mais par inanition de la pensée. Laisser étouffer ailleurs cette dernière n’est pas se préserver, c’est s’étouffer soi-même. Il est temps que les intellectuels, particulièrement les hommes du verbe, retrouvent le sens de la communauté, la capacité de définir cette liberté dont ils sont les témoins face au pouvoir et s’il le faut contre lui. […] Défendre la liberté au nom de ceux qui ne le peuvent, est un devoir impérieux mais qui commande la plus constante modestie : nous qui, dans un pays relativement libre, protestons contre les abus totalitaires, que ferions-nous, en quel trou de rat nous terrerions-nous peut-être, là même où d’autres défendent sans espoir une impossible liberté ? »

 

21 mars

21 mars 1958

     « Comptez-vous par un ! », article de Pierre Emmanuel dans Témoignage chrétien, n° 715, p. 16. « La vérité, c’est donc que vous avez peur. Tant que la police est avec vous, ce qui se passe au dehors ne compte pas : vous durez. Or, tout à coup, il n’y a plus rien entre vous et la rue : les sifflets à roulettes font tomber les murs aveugles de Jéricho. Alors joue, de la droite à la gauche, ce réflexe de défense parlementaire que je ne méprise pas : vous vous apercevez que vous êtes le soutien du régime, et c’est pour lui, je veux le croire, que vous tremblez, plus que pour vous.
     La presse du lendemain a dû vous soulager. Sans doute parlait-elle de la décomposition de l’État : mais elle avait l’accent de l’angoisse. L’opinion – ou ce que les journaux en traduisent – s’affirmaient solidaire de vous. C’est que votre inquiétude est la nôtre : nous regrettons seulement qu’elle ait mis chez vous si longtemps à s’éveiller. »

 

22 mars

22 mars 1964

     Joseph Bertrand, « Pierre Emmanuel et le goût de l’Un », Le Phare, 22 mars 1964, p. 5. « Henri Brémond rapprochait la poésie de la prière. On sait cependant avec Jacques et Raïssa Maritain que la poésie n’est pas la prière et Pierre Emmanuel en apporte une preuve indirecte. Mais est-il possible de lire ce texte sans mesurer jusqu’où la purification exercée par la gestation du verbe poétique peut conduire celui qui le profère. Peu d’aveux de poètes m’ont bouleversé autant que celui-là. À la fois par sa vive lucidité et par le déchirant conflit qu’il résume. Parti d’une mythologie chrétienne plutôt que des valeurs doctrinales de la foi, d’une symbolique d’inspiration chrétienne, considérée comme une victoire sur le temps et la dispersion de l’être, plus que d’une religion qui soit la voie d’une rédemption surnaturelle, Pierre Emmanuel aboutit à ce point d’une ascèse poétique qui est l’amorce d’un engagement spirituel plus radical, mais où le discours poétique, parvenu à son terme opératoire, ne peut encore se résigner à se renoncer pour s’en remettre, muet, à une autre Parole, prononcée seulement dans l’absolu silence de l’abandon. »

 

23 mars

23 mars 1970

     Diffusion de l’émission radiophonique « Un livre, des voix » consacrée à Jacob. « Jacob n’importe qui, c’est tout homme en lutte avec lui-même, tout homme en lutte pour trouver son sens ultime, et pour trouver non seulement sa raison d’être, mais pour trouver sa véritable nature, sa véritable réalité. Cette réalité pour moi c’est le Christ en nous, le Christ qui est à la fois tout homme et Dieu, le Christ qui en quelque sorte somme, fait la somme de toutes les puissances de la nature humaine et les élève jusqu’à la réalité éternelle. Jacob luttant au gué de Jabokk lutte avec cette réalité éternelle qui lui imprime son image, cette image est le Christ, elle doit être retrouvée en n’importe qui. »

 

24 mars

24 mars 1980

     « L’avenir de la religion », article de Pierre Emmanuel dans Le Figaro, p. 1, 9. « Le défi historique à la religion du Dieu fait homme est qu’elle fasse la preuve, non de sa supériorité mais de l’ampleur de son ouverture à l’essentiel, d’où qu’il vienne. Cette compréhension vaut aussi bien envers le sérieux de l’athéisme, tout autre que la frivolité agnostique de tant d’existants superficiels. Ce que leur foi demande aux chrétiens comme aux autres croyants en la Réalité suprême, c’est d’être les artisans d’une régénération du sens : car, ayant enfin ruiné en raison tout désir de Dieu en eux-mêmes, c’est de l’humain que désespèrent les hommes de notre temps. Ce nihilisme, aujourd’hui déguisé par l’abondance et le confort, est gros de formidables pulsions destructrices. Un jour peut venir où, pour la survie de l’espèce, la nécessité planétaire du sens l’emporte violemment sur la rationalité insensée d’une société qui se croit auto-suffisante d’engendrer sans cesse de nouveaux “progrès matériels”.»

 

25 mars

25 mars 1955

     « Une jeunesse déracinée », article de Pierre Emmanuel dans Témoignage chrétien, n° 559, p. 2. « Voyez les jeunes d’aujourd’hui : quel horizon leur présentons-nous ? Si la liberté est la faculté de voir loin tout en plongeant dans la durable, quelle liberté leur est laissée ? Ce sont des déracinés : auraient-ils des racines, à quoi bon ? Où est le sol ferme pour les enfoncer ? Plus seuls que nous qui vivions la patrie au présent, et nous sentions reliés à nos aînés jusque dans les luttes qui nous opposaient à eux, ceux qui nous suivent n’ont pas vécu concrètement la France : ils n’ont littéralement plus d’aînés. Pour lutter contre l’amère impression de n’être que des accidents de l’histoire, ils essaient de s’insérer dans un tout qui commencerait avec eux : le communisme, la Jeune Europe, ou simplement une technique déterminée. Sans doute suivent-ils ainsi le sens apparent du monde ; il serait vain de leur imposer comme atmosphère la mémoire d’un passé défunt. […]
     Loin de moi la pensée de me joindre aux Cassandres qui irritent à juste titre les jeunes gens. Pas plus qu’eux je ne suis attaché à ce qui meurt, mais je crois que ce qui meurt nous cache souvent notre part de l’impérissable. Ayant vécu davantage qu’eux, et mesuré l’homme plus avant, je vois bien que l’homme moderne, tel qu’on tente de m’y ajuster, est trop étroit pour me contenir. »

 

26 mars

26 mars 1984

     Écriture de « Le bobby du 10 Downing Street », article de Pierre Emmanuel à paraître dans France catholique. « Une (…) idée m’est venue sur ces perpétuelles grandes manœuvres policières qui transforment de plus en plus certains quartiers de Paris en de véritables camps retranchés. Ou bien nos ministres, quand ils sortent de leurs hôtels ministériels au fond de leurs limousines, ne voient pas à quel point ils sont surprotégés par le zèle de leurs commissaires de quartier, ou bien c’est qu’ils veulent tous l’être à ce point, ou plutôt donner l’impression que le gouvernement, dans son ensemble l’est.
     Un effet psychologique serait cherché, de nature ambivalente : d’une part, persuader les braves citoyens que, les choses étant ce qu’elles sont, il y a toujours un danger de coup d’État ; d’autre part, faire comprendre à ces mêmes “bons citoyens” – et aussi aux moins bons – que l’État possède tous les moyens de s’assurer les pleins pouvoirs si nécessaire ; ou, pour être plus clair, de faire lui-même son coup d’État. Mais, évidemment, nos hommes politiques sont trop légalistes pour nourrir de telles pensées, si je suis, moi, trop peu confiant dans la force de la légalité pour ne pas, au moins fugitivement, les leur prêter. »

 
 

À écouter...

Un extrait de Babel lu par Pierre Emmanuel en 1983

 

L'extrait du mois

Poésie

Isaac ne s’est jamais allégé
Ni du bois, ni de l’enfant qu’il est encore
Ni de Dieu dont il tasse le poids sous le burnous.

Un jour pourtant Isaac sourit. C’était devant un cerisier en fleur
Trapu comme lui qu’on eût dit foudroyé avec ses moignons d’espérance
Dans un verger restitué aux cailloux.
L’arbre dérisoire et fraternel fleurissant à lui seul tout l’aride
Semblait exiler plus encore les hauteurs astringentes du
bleu.
Isaac ce jour-là chanta. Dieu soudain n’était plus sur lui.
Les vocables de la bouche du vent s’envolaient comme des pétales
Seule comptait la maturation du oui secret.
Baissant la tête Isaac chantait en l’honneur de la maigre terre
Compagne de ses rugueuses pensées.

« Le Vivant qui me voit », Jacob, Seuil, 1970, p. 62.

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Prose

     « Parler de la mort d’une manière générale, c’est manquer de sérieux et ne rien dire réellement de la mort. Celui qui parle vraiment de la mort doit avoir la sienne présente à l’esprit, et celui qui vient entendre parler de la mort, doit se souvenir de la sienne propre. Je dis se souvenir bien que notre mort soit un événement qui ne peut être pour nous qu’à venir, de sorte que le fameux sophisme d’Épicure pourrait nous séduire, disant de la mort que si nous existons, elle n’existe pas, et si elle existe, nous ne sommes plus. Cette plaisanterie macabre, qui suppose un refoulement perpétuel du souvenir de la mort, est insuffisante à nous distraire de l’angoisse existentielle de la mort, de la maturation de celle-ci en nous.
     Le souvenir de la mort est à la fois l’abîme et le soubassement de notre vie, l’acte dans lequel l’existant se recueille tout entier face au néant, ou devant Dieu. Ce souvenir peut s’accompagner d’espérance ou d’un sentiment d’horreur sacrée : quelquefois des deux ensemble, quand l’effroi du néant est perçu comme l’éblouissement préalable au face à face avec Dieu. »

« Discours sur la mort », Choses dites, DDB, 1970, p. 257.

Le centre de recherche

Le mot du Président

     Le Centre de Recherche Pierre Emmanuel attache la plus grande importance au site Pierre Emmanuel. Récemment créé, grâce à l’Association des Amis de Pierre Emmanuel, à la générosité de la famille du poète, aux compétences et à l’inlassable activité d’Anne Simonnet, ce site fédère les efforts de tous ceux qui sont attachés à l’œuvre de Pierre Emmanuel et ont pris à tâche de la faire mieux connaître. Très riche et fort bien présenté, ce site est un excellent instrument de dialogue entre les spécialistes de Pierre Emmanuel et ceux qui, venant des horizons les plus variés, découvrent son œuvre littéraire, son action culturelle, son engagement dans la vie de la cité.
     Depuis sa fondation, en novembre 1986, le Centre de Recherche Pierre Emmanuel s’efforce de promouvoir et de développer la recherche sur l’œuvre, les activités et la pensée de Pierre Emmanuel. Du premier classement des manuscrits et des inédits du poète à l’organisation de colloques universitaires, de la publication des œuvres poétiques complètes à la publication d’inédits, ses réalisations se sont toujours inspirées de ces principes. La vitalité du site est une aide très efficace à la réussite des actions envisagées pour 2014, trentième anniversaire de la mort de Pierre Emmanuel, et 2016, centième anniversaire de sa naissance.

François Livi, Président


Souvenir et hommage des exécuteurs testamentaires

     Ginette Adamson, Anne-Sophie Constant et François Livi.
     
Chacun d'eux a bien voulu répondre à trois questions :
     - Comment avez-vous connu Pierre Emmanuel ?
     - Quel livre du poète préférez-vous ?
     - Pourquoi vous semble-t-il important que son oeuvre soit connue ?

28 novembre 2019

     M. François Livi, exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel, président du Centre de recherche, professeur émérite de Langue et littérature italiennes à l'Université Paris-Sorbonne, est décédé ce 28 novembre 2019. Les obsèques auront lieu mardi 3 décembre à 10 h 30 dans l’église Saint Jean-Baptiste de Grenelle. Travailleur infatigable, il mit jusqu'à sa mort ses très grandes qualités humaines et intellectuelles au service du poète qui l’honorait de son amitié depuis 1966.
     En attendant de plus amples hommages, on trouvera ci-dessous le récit qu’il faisait de sa première vraie rencontre avec Pierre Emmanuel et le premier article qu’il publia sur son œuvre dans la revue La Table ronde.

François Livi, « Ligne de faîte », La Table ronde, n° 227, décembre 1966, p. 147-148.
 

Éditions, rééditions…

Février 2019

     Les éditions Corlevour rééditent La Face humaine.

 

     « Le but de ce livre n’est pas de donner je ne sais quelles règles d’une poésie qui se dirait "religieuse", mais de montrer quel mode d’adoration prolonge logiquement la poésie. Louange adressée à l’Ouvert, ce livre est lui-même un acte d’adoration mené de son début à son terme.
      L’adoration, face au transcendant, est l’acte intégrateur parvenu à son point de rupture : donc le résultat du travail de la pensée en vue de sa cohérence même, travail qui réussit par cette rupture illuminante où il échoue. Ce travail fait apparaître et converger dans l’homme certaines directions ou intentions privilégiées, constantes de l’esprit dans son activité créatrice, dans sa quête réalisante. La poésie, l’une de ces constantes, peut être dite l’usage exhaustif du verbe en quête de son essence.
     Qui entend cette définition est un poète, quand même il n’aurait jamais écrit un seul vers : mais qui ne l’entend pas, même s’il est poète, ne sera jamais pleinement, exhaustivement tel. Sans pour autant mépriser le métier des vers, ni les jeux verbaux de l’intelligence sensible, je n’emploie le mot "poésie" que dans le sens d’attention passionnée à la vérité consubstantielle au langage, mieux : d’identification singulière au destin du verbe humain. De cette vocation, je cherche la fin aux deux sens du mot : fin qui en est évidemment l’essence. » Pierre Emmanuel

     Sur le site de l'éditeur

On en parle...

4 mars

     France-Culture présente « Dieulefit, silence et désobéissance », 1re partie. La présentatrice rappelle les propos de Pierre Emmanuel dans Qui est cet homme, chap. IX : « À Dieulefit, nul n’est étranger… ». L’émission rappelle l’œuvre de Jeanne Barnier, Madeleine Soubeyran et tant d’autres qui permirent de sauver les juifs réfugiés dans le village.

     On peut l’écouter ici.


2 janvier 2023

     La règle du jeu publie sur son site un article de Michaël de Saint-Chéron : « Krzysztof Pomian, fascinant historien des musées du monde », dans lequel il reprend une expression de Pierre Emmanuel à propos de Hölderlin.

On peut lire l’article ici.


15 octobre 2022

     Daniel Trallero nous communique une nouvelle référence : Cath’s Arts 14, Bulletin de la Communauté des Beaux-Arts, 5e année, n° 15, Paris, qui reprend intégralement une conférence de Pierre Emmanuel et les questions qui suivent sous le titre « Dieu et l’activité de l’artiste », précisant : « 2e édition du texte de la Conférence donnée le 6 mars 1967 aux Artistes et aux Élèves des Écoles d’Art. »


 

7 octobre 2022

     L’Express présente le dernier livre de François Cheng, Une longue route pour m’unir au chant français, qui rappelle entre autres sa rencontre avec Pierre Emmanuel en de très belles pages.
     On peut lire l’article ici.


25 septembre 2022

     La République des Pyrénées évoque le centenaire de l’Académie de Béarn et rappelle qu'elle « fut sollicitée pour le centenaire du poète Pierre Emmanuel en 2016 ».
     On peut lire l’article ici.


8 septembre 2022

     Un article de L’Humanité sur Dieulefit rappelle que Pierre Emmanuel y vécut durant la guerre et son propos : « À Dieulefit, où nul n’est étranger ».
     On peut lire l’article ici.