PIERRE EMMANUEL

Les nouveautés sur le site

Juin-juillet 2025


   La frise du centenaire en 3D : activités et articles à voir ici
~ janvier 2016-avril 2017 ~

 

• Cela s'est passé un... Semaine du 27 juillet au 3 août (ci-dessous).

L'extrait du mois :
    
- « Vent- Infirma nostri corporis », Tu, Seuil, 1978, p. 45 ; Œuvres complètes, vol. II, L’Âge d’Homme, 2003, p. 476.
     - « Les inventeurs honteux », Arts, n° 253, 10 mars 1950, p. 1.

• « The power of the poet », The Atlantic, n° 187, janvier 1951, p. 74-77.

 

 


28 novembre 2019 : décès de M. François Livi, exécuteur testamentaire du poète et président du Centre de recherche. Cf. colonne de droite (Centre de recherche).

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     Mme Catherine Emmanuel Carlier, présidente de l'Association des Amis de Pierre Emmanuel, lui rend ici hommage.

     Chers Amis,

     La nouvelle de la mort de François Livi nous a tous bouleversés, il est parti trop vite, trop tôt.
     Au fil du temps nous avions appris à le connaître. Nous aimions son humour, la qualité de son écoute, son humilité, sa bienveillance.
     Parfois, il se plaisait à nous raconter sa première rencontre avec Pierre Emmanuel, en 1966 rue de Varenne, alors qu’il était un tout jeune étudiant et comment très vite ils se lièrent d’une profonde amitié. Une amitié qui ne s’est jamais démentie.
     François Livi exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel fut le président du Centre de recherche, crée en 1986. Il a beaucoup œuvré, avec tous les membres du Centre, à la connaissance et à la mémoire du poète et nous lui en sommes très reconnaissants.
     Comme il va nous manquer lui qui nous a tant donné et tant appris !

     Catherine Emmanuel Carlier
     Présidente de l’Association des amis de Pierre Emmanuel

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Des nouvelles dans "On en parle...", colonne de droite: livres, émissions et articles nouveaux sur Pierre Emmanuel


IMPORTANT : Les photos, textes et autres documents de ce site ne sont pas libres de droit, ceux de Facebook ou des affiches non plus.


• Rappel : les liens sont visibles lorsqu'on passe sur le texte.

 
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Le mot de l'Association

     Depuis sa création, en 1985, l'Association s'est attachée à servir la mémoire de Pierre Emmanuel et à faire connaître son œuvre en apportant son soutien à des publications, rencontres, expositions, émissions radiophoniques et à différents hommages en France comme à l'étranger.
     La création d'un site Pierre Emmanuel s'est imposée comme une évidence et une priorité. Un nouvel outil pour retracer l'itinéraire de l'écrivain, du poète et de l'homme d'action engagé dans son siècle en faisant découvrir ses multiples visages : l'homme de culture, son action auprès des médias, mais aussi l'homme de foi, l'homme courageux, le résistant, le défenseur des droits de l'homme.
     C'est un travail énorme qui fut engagé, un travail exigeant et rigoureux mené par Anne Simonnet (*) aidée dans ses recherches par des témoins de la vie de Pierre Emmanuel, par le Centre de recherche et par la famille du poète. Une approche aussi complète a nécessité des années de consultation dans les archives de la BNF, de l'Imec, l'Ina, et d'autres fonds. Des manuscrits, des photographies, des lettres et des documents souvent inédits, prêtés par des amis, des proches ou d'anciens collaborateurs de Pierre Emmanuel ont considérablement enrichi le site.
     Pierre Emmanuel visionnaire, initiateur et créateur de la Vidéothèque (Forum des Images), confiant dans les nouvelles technologies, aurait certainement apprécié l'instrument de connaissance, de dialogue et d'échange que constitue un tel site.
     Proposer un site clair, lisible, complet et accessible à tous, telle fut notre démarche pour que Pierre Emmanuel reste vivant dans les mémoires.

Catherine Carlier, Présidente de l'Association

 

 (*) Anne Simonnet est professeur de Lettres classiques, Docteur ès Lettres, auteur de l'ouvrage Pierre Emmanuel, poète du Samedi saint et d'une thèse : Le Christ de Pierre Emmanuel. L'élaboration d’un mythe personnel.

La lettre de l'Association 2022Bulletin d'adhésion 2022

Cela s'est passé un... (La micro-information du jour)

27 juillet

27 juillet 1984

     « Bonnes vacances, électeurs », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1963. « [L]es choses ne sont pas aussi évidentes qu’elles nous apparaissaient dans nos livres d’histoire, ou dans ces manuels d’instruction civique dont l’usage semble-t-il s’est perdu. Aux gens de ma génération, qui ont connu encore cette institution archaïque, les Conseils d’arrondissement, la République moderne paraît bien éloignée de cette République bon enfant où les enfants des écoles venaient respectueusement admirer les députés du cru trinquant avec leurs électeurs dans les Comices !
     Heureux temps ! Temps où des notables à la barbe fleurie distribuaient de minuscules prébendes à d’anciens combattants plus ou moins valeureux, leurs modestes rabatteurs dans leur arrondissement ou leur canton ! La République, alors, était locale, son culte télévisé n’existait pas, que plus tard ses pontifes allaient célébrer, à moins que le petit écran ne servît d’arène à ses grands rhéteurs ! L’idéologie ne pénétrait pas encore les cervelles dans les campagnes : on croyait d’une foi naturelle et sincère à l’infaillibilité du dogme républicain. »

 

28 juillet

28 juillet 1965

     « Procès d’Auschwitz : la marque infamante », Réforme, n° 1067, 28 août 1965, p. 3. « Ce siècle s’effraie d’accepter la corrélation entre les deux formes d’accélération dont il est la proie : celle de la technique appliquée à l’univers et celle de la technique appliquée à l’homme. Pourtant, l’objectivation du “phénomène humain” sans contrepartie dans l’ordre subjectif, c’est-à-dire spirituel et moral, peut être aussi bien, désormais, l’affaire de sociologues bénins que de conditionneurs féroces. Dès l’instant que l’homme est son propre matériau, la technique devient une, et la souffrance ou la mort ne sont plus que des processus de déchet. »

 

29 juillet

29 juillet 1983

     « Brûler la distance », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1911. « Monchanin, prêtre catholique, ne m’a pas seulement fait aimer les philosophes modernes, de Nietzsche à Heidegger et de Bergson à Berdiaeff : il m’a donné l’idée de la puissance unifiante à l’œuvre dans l’ensemble des grandes religions. S’il n’avait été que philosophe et non prêtre, j’aurais sans doute appris beaucoup de lui, mais je n’aurais pas perçu l’humanité comme une Quête unique, un pèlerinage faisant converger vers le Sens, par-delà les formulations particulières, toutes les sagesses et les religions. Ce qu’enseignait Monchanin par sa vie, c’est cette foi dans la Présence incarnée qui ouvre toute grande l’hospitalité de l’Être : Dieu en nous qui nous rend capables de l’homme. La rencontre mystique avec l’Inde qui mènera l’abbé de sa cellule des Lazaristes à l’ashram de Tiruchirapalli signifie la distance spirituelle, et en même temps l’abolit. Une telle faculté de brûler la distance n’est donnée qu’à ceux qui, d’avance, ont tout quitté. »

 

30 juillet

30 juillet 1982

     « Cette chose inutile, la poésie », article de Pierre Emmanuel dans France catholique, n° 1859. « Dans notre monde, l’âme est si étroitement refoulée, la normalité si rigidement balisée, que notre faculté la plus singulière, l’intuition, apparaît aisément irrationnelle ou névrotique.
     Et le même mot d’aliénation recouvre beaucoup de nos ignorances et de nos préjugés quant à la nature de l’esprit. C’est pourquoi ce même poète qui a le courage peu commun de se maintenir ouvert à l’Être, demeure pourtant à ses propres yeux un être incertain de la vérité qui l’habite, un caractère faible, une conscience inaccomplie. Il lui arrive de se considérer comme une proie pour anthropologues, un vestige de formes archaïques, magiques, de la sensibilité.
     Qu’il y voie une faiblesse ou une force, son intérêt, dans le monde où nous sommes, est de dissimuler qu’il ne fait pas tout à fait partie de celui-ci. Il le cache parfois avec un tel art qu’il devient ambassadeur, ou président de la République. Ou, – Dieu me pardonne ! – pape : et alors les natures moins poétiques se trouvent flattées qu’un président, ou un pape, leur parle de poésie. Mais celui qu’elles entendent ainsi leur parler, c’est pour eux un pape ou un président, et non un poète. Ces hautes exceptions confirment la règle de regarder la poésie comme un art d’agrément, qui distrait des affaires sérieuses. »

 

31 juillet

31 juillet 1965

     « Les adorateurs du soleil », article de Pierre Emmanuel dans Réforme, n° 1063, p. 7. « Parcourir des yeux, au rythme de la marche, le paysage qui change en lui-même sans fin ; ne perdre aucun mouvement, aucun souffle, aucune nuance dans les odeurs et les couleurs, aucun détail de la végétation ; tâter l’élasticité des sentiers, la bonne âpreté des chemins de terre et retrouver la route à regret ; jouir du soleil, mais aussi de la pluie, et, à l’occasion, d’un bel orage ; apprendre à réfléchir dans notre âme les heures du jour, les rapports de la lumière et de l’ombre ; entrer hardiment dans la familiarité de la nuit : tel est l’apprentissage physique de l’identité, de la plénitude, insuffisant pourtant à la lecture parfaite. Il y manque cette science des noms que l’homme des villes a perdue : nous ne savons plus nommer les choses. Savoir nommer un arbre, une fleur, une étoile, c’est s’en faire un compagnon pour la vie : l’attention et la mémoire sont jumelles. Et la mémoire, nous dit l’antique sagesse, consiste à ne jamais oublier les êtres et les choses avec qui l’on a été en contact, ne fût-ce qu’une fois. »

 

1er août

1 août 1964

     « En chemin », article de Pierre Emmanuel dans Réforme, n° 1011, p. 13. « Quand nous aurons fait le tour de notre morale, c’est-à-dire adopté à quelques nuances près la morale sans trop d’absolu de nos contemporains honnêtes (ils sont légion), nous n’en serons pas plus chrétiens et ne comprendrons pas davantage le christianisme. Nous le comprendrons même plutôt moins. Et nous ne pourrons dire, sans blasphème, que c’était cela, la “Vérité à incarner” dans le monde actuel. Car s’il y a une chose bien certaine, c’est que l’homme n’est pas le Verbe Incarné. Je supplie qu’on nous prêche inlassablement justement ce que ni le monde ni nous-mêmes ne comprenons : non pas la nouvelle morale, mais la religion chrétienne, cette folie de la Croix qu’est l’espérance du salut en Jésus-Christ. Et qu’on nous l’annonce avant que nous soyons devenus trop honnêtes pour entendre l’étrange prophétie de Bloy : “L’espèce est si prodigieusement dégénérée qu’elle ne peut plus produire que des HONNÊTES GENS, c’est-à-dire des monstres mous et collants, incapables des abominations du vice et des abominations de la vertu.” »

 

2 août

2 août 1938

     Écriture de « L’ordre », qui paraît dans Les Cahiers du Sud, n° 208, août-septembre 1938, p. 633.
     « Quitte ce sang. Fuis le carnage ancien. Retourne
     aux fonds de verte après-midi dans la stupeur
     aux tendres eaux frappées de mémoire, à l’adieu
     chaste des avoines sur les tombes. Il fait grave
     dans les airs, et jusqu’à l’œil rauque des confins
     sombre amant des cyprès regarde ! l’immuable
     sculpté par leurs stridents ciseaux, c’est le très noir
     quoique pâmé d’azur ! corps de l’aimée. »

 

3 août

3 août 1945

     « Quelques jeunes poètes », article de Pierre Emmanuel dans Temps présent, 9e année, n° 50, p. 3. À propos de Nicole Cartier-Bresson : Le double départ, Léopold Sédar Senghor : Chants d’ombre, Alain Bosquet : La vie est clandestine. « La pression de l’événement, un sentiment tragique du destin, une expérience de la guerre qui s’inscrit dans un vocabulaire enrichi et renouvelé, donnent souvent au recueil d’Alain Bosquet, La vie est clandestine, cette grandeur violente que l’on regrette parfois de ne pas trouver chez Senghor. Certes, l’usage de la litanie, presque continu chez Alain Bosquet, contient un appel à la facilité que n’évite pas toujours ce poète. Mais la reprise de souffle que la litanie suppose donne voix à de plus grandes étendues d’expérience et développe concentriquement un thème essentiel. Ce qui serait un danger devient ici, par l’évidence même de la chose représentée (la situation de l’homme dans la guerre et dans l’époque), une force qui prend possession du lecteur. »

 
 

À écouter...

Un extrait de Babel lu par Pierre Emmanuel en 1983

 

L'extrait du mois

Poésie

     Je ferme les yeux
     Je tombe.
     Je n’en puis plus de tomber
     À travers toute l’histoire de l’homme
     Et seul.
     Je n’en puis plus du solipsisme de l’homme
     Qui se bâtit pour temple son puits
     Qui se fait un ciel de son écho dans son puits
     Et plus l’homme étage là-haut son écho
     Plus cet écho se creuse en l’homme sa tombe.
     Je n’en puis plus d’être l’homme
     D’être Babel.
     Mais ce pan de mur que je suis
     Fais qu’il ne cède pas.
     Fais que son arête
     Ne montre que Toi.
     Que de lui sourde le silence des larmes
     Que sa face soit une falaise de larmes
     Sous mes yeux fermés.

« Vent- Infirma nostri corporis », Tu, Seuil, 1978, p. 45.

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Prose

     [À propos des inventeurs de la bombe H] « […] vous avez peur de votre gloire. Vous préférez la garder pour vous, comme une maladie cachée. Pendant ce temps, les chefs d’État et les journalistes se partagent la robe sans couture, comme des voleurs : ils se taillent leur petite renommée dans votre silence, esprits divins. Mais nous ne sommes pas dupes : nous savons que la bombe H, c’est vous qui l’avez conçue. Ce n’est pas monsieur X qui ne sera jamais qu’un numéro de plus dans la liste des Hautes Consciences de son pays ; monsieur X ne connaît même pas le théorème de Pythagore, et, devant un fourneau de camping, il ne peut rien sans son briquet. Certes, il vous a peut-être dit : « Mes enfants, faites la bombe. » Il vous a donné de l’argent pour cela : beaucoup d’argent. Et vous avez fait la bombe. Vous auriez pu refuser l’argent, ou vous décourager, ou déclarer : « Décidément, j’aime mieux vendre des ophicléides. » Non, si forte qu’ait été la tentation – vous l’avez eue – de vendre des ophicléides, ou de jouir de la vie avec la femme que vous aimiez, vous avez suivi l’impératif de la Haute Conscience, et la bombe est sortie – je ne dis pas encore : a glissé – de vos mains. Vous êtes des parangons du devoir, messieurs ; et vous en avez honte !
     Comment ! Vous avez tout sacrifié – jusqu’à votre conscience du bien et du mal – pour être les Pontifes et peut-être les Vestales de l’Assassinat, vous avez fait non seulement du crime parfait, mais du crime total une possibilité pratique (et cela, sans tenir compte que vous seriez parmi les victimes de ce crime parfait et total), vous avez achevé d’un coup ce qu’aucun grand artiste en la matière n’avait encore réussi, l’identification de l’assassin à la victime, et vous voulez échapper à la célébrité que la vox populi vous reconnaît ? Au nom de l’absurdité universelle, cette religion nouvelle mais déjà véritablement catholique à laquelle il ne manque plus que des dieux, vos noms, messieurs ! pour que nous les élevions sur les autels vides qui vous attendent… »

« Les inventeurs honteux », Arts, n° 253, 10 mars 1950, p. 1.

Le centre de recherche

Le mot du Président

     Le Centre de Recherche Pierre Emmanuel attache la plus grande importance au site Pierre Emmanuel. Récemment créé, grâce à l’Association des Amis de Pierre Emmanuel, à la générosité de la famille du poète, aux compétences et à l’inlassable activité d’Anne Simonnet, ce site fédère les efforts de tous ceux qui sont attachés à l’œuvre de Pierre Emmanuel et ont pris à tâche de la faire mieux connaître. Très riche et fort bien présenté, ce site est un excellent instrument de dialogue entre les spécialistes de Pierre Emmanuel et ceux qui, venant des horizons les plus variés, découvrent son œuvre littéraire, son action culturelle, son engagement dans la vie de la cité.
     Depuis sa fondation, en novembre 1986, le Centre de Recherche Pierre Emmanuel s’efforce de promouvoir et de développer la recherche sur l’œuvre, les activités et la pensée de Pierre Emmanuel. Du premier classement des manuscrits et des inédits du poète à l’organisation de colloques universitaires, de la publication des œuvres poétiques complètes à la publication d’inédits, ses réalisations se sont toujours inspirées de ces principes. La vitalité du site est une aide très efficace à la réussite des actions envisagées pour 2014, trentième anniversaire de la mort de Pierre Emmanuel, et 2016, centième anniversaire de sa naissance.

François Livi, Président


Les exécuteurs testamentaires de Pierre Emmanuel parlent du poète

     En 2014, Ginette Adamson, Anne-Sophie Constant et François Livi, exécuteurs testamentaires de Pierre Emmanuel, évoquaient chacun leur première rencontre avec le poète, puis le livre qu’ils préfèrent et enfin pourquoi il leur semble important que ce poète soit connu.


28 novembre 2019

     M. François Livi, exécuteur testamentaire de Pierre Emmanuel, président du Centre de recherche, professeur émérite de Langue et littérature italiennes à l'Université Paris-Sorbonne, est décédé ce 28 novembre 2019. Les obsèques auront lieu mardi 3 décembre à 10 h 30 dans l’église Saint Jean-Baptiste de Grenelle. Travailleur infatigable, il mit jusqu'à sa mort ses très grandes qualités humaines et intellectuelles au service du poète qui l’honorait de son amitié depuis 1966.
     En attendant de plus amples hommages, on trouvera ci-dessous le récit qu’il faisait de sa première vraie rencontre avec Pierre Emmanuel et le premier article qu’il publia sur son œuvre dans la revue La Table ronde.

François Livi, « Ligne de faîte », La Table ronde, n° 227, décembre 1966, p. 147-148.
 

Éditions, rééditions…

Février 2019

     Les éditions Corlevour rééditent La Face humaine.

 

     « Le but de ce livre n’est pas de donner je ne sais quelles règles d’une poésie qui se dirait "religieuse", mais de montrer quel mode d’adoration prolonge logiquement la poésie. Louange adressée à l’Ouvert, ce livre est lui-même un acte d’adoration mené de son début à son terme.
      L’adoration, face au transcendant, est l’acte intégrateur parvenu à son point de rupture : donc le résultat du travail de la pensée en vue de sa cohérence même, travail qui réussit par cette rupture illuminante où il échoue. Ce travail fait apparaître et converger dans l’homme certaines directions ou intentions privilégiées, constantes de l’esprit dans son activité créatrice, dans sa quête réalisante. La poésie, l’une de ces constantes, peut être dite l’usage exhaustif du verbe en quête de son essence.
     Qui entend cette définition est un poète, quand même il n’aurait jamais écrit un seul vers : mais qui ne l’entend pas, même s’il est poète, ne sera jamais pleinement, exhaustivement tel. Sans pour autant mépriser le métier des vers, ni les jeux verbaux de l’intelligence sensible, je n’emploie le mot "poésie" que dans le sens d’attention passionnée à la vérité consubstantielle au langage, mieux : d’identification singulière au destin du verbe humain. De cette vocation, je cherche la fin aux deux sens du mot : fin qui en est évidemment l’essence. » Pierre Emmanuel

     Sur le site de l'éditeur

On en parle...

Mai 2025

     Une pièce extraite du fonds Pierre Emmanuel a été sélectionnée par l’IMEC pour être présentée en fac-similé sous vitrine dans le cadre d’une exposition sur la notion de « mariage » au Château des Ravalet à Cherbourg cet été. Le texte est issu d’un écrit inédit de Pierre Emmanuel qui s’ouvre ainsi : « Je voudrais que ce livre fût l’histoire de ma foi ».

27 mars 2025

     L’Humanité rend compte d’une anthologie publiée par Les éditions Seghers : L’esprit de résistance, qui réunit plus de cent poètes de langue française. Muriel Steinmetz écrit : « En ce mois de mars  2025, les poètes rassemblés sous le signe de l'Esprit de résistance le sont en référence assumée à l'époque où nous sommes, chaotique et grosse de périls de tous ordres. Ainsi s'impose, derechef, la haute figure de Pierre Seghers (1906-1987), qui fut lui-même poète et résistant de la première heure. Dès septembre 1939, il fondait une revue qui devait accueillir les plus grands poètes de la Résistance, certains d'entre eux étant de ses amis, tels Aragon, Paul Éluard, Loys Masson ou René Char. C'est encore lui, en 1944, qui imagina la fameuse collection « Poètes d'aujourd'hui », laquelle avait pour but résolu de mettre la parole poétique à la portée de tous. C'est toujours lui qui, en 1983, fonda avec Pierre Emmanuel la Maison de la poésie de la Ville de Paris. »

     On peut lire l’article ici.


22 novembre 2024

     Dans Le Monde du jour, Jean-Claude Ribaut évoque Pierre Emmanuel qu’il a connu à Saint-Étienne du Grès. « C’est en Provence, toujours, que j’ai découvert pour la première fois l’aïgo-sau. Je ne saurais dater exactement ma rencontre avec cette recette italo-provençale, mais je sais que c’était au mythique restaurant Lou Marquès, à Arles, en compagnie du poète Pierre Emmanuel – un immense personnage, écrivain de la Résistance, qui m’avait confié un boulot d’architecte. Il est mort deux ou trois ans plus tard, en 1984. Autant dire que c’était une journée à marquer d’une pierre blanche. »

     On peut lire l’article ici.


21 novembre 2024

     La Presse.tn publie un « Entretien avec Giovanni Dotoli -Partie (II): «Le poème est une traversée de la lumière, un éclair, une flèche dans l’obscurité, … ». Ce dernier évoque Pierre Emmanuel parmi les auteurs du XXe siècle qui l’ont marqué ou particulièrement influencé.

     On peut lire l’article ici.


16 novembre 2024

     Le Centre de recherche internationale de poésie organise une journée d’études internationales. Anne Simonnet (Centre de recherche Pierre Emmanuel) y parle de « Pierre Emmanuel (1916-1984), poète, résistant : “La lutte pour le langage l’est aussi contre la barbarie” ».

     On peut lire le texte ici.


30 octobre 2024

     Dans un article d’Eurolibertés sur « Philippe Pichon, poète méconnu célèbre : 40 ans en poésie (1984-2024) », Fabrice Dutilleul rappelle qu’il écrivit sur de nombreux poètes, dont Pierre Emmanuel.

     On peut lire l’article ici.


12 octobre 2024

     Un article de Challenges : Antoine de Saint-Exupéry, un illustre méconnu, par Jean-Claude Perrier », rappelle sa vie, et sa mort le 31 juillet 1944. L’auteur commente : « Ainsi, même s’il l’avait souhaité, il n’aurait pas eu le temps d’approfondir sa réflexion à propos de De Gaulle. Là encore, pas question d’extrapoler, de faire parler les morts, mais, eût-il survécu à la guerre, il n’est pas impossible que, comme bien d’autres grands écrivains (Malraux, Mauriac, Claudel, Bernanos, Pierre Jean Jouve, Pierre Emmanuel…), Saint-Exupéry aurait rallié le Général […]. »

     On peut lire l’article ici.