« La revue Fontaine publie, en 1946, Tristesse ô ma patrie, dernier volet des œuvres de la Résistance de Pierre Emmanuel. Ce recueil comporte sept sections, regroupant chacune des poèmes partageant une thématique commune. [...] Le recueil s’ouvre sur Thèmes anciens. Les quatre poèmes qui composent cette première section donnent le ton qui va dominer le recueil : la mort et l’amour se confondent quelquefois [...], mais c’est toujours la mort et l’horreur qui dominent [...].
[...] Les injonctions aux hommes débouchent sur Définitions de l’homme, la cinquième section du recueil : un ensemble de sept poèmes dans lesquels on sent monter l’intensité de la répugnance et de l’horreur du poète devant les atrocités de l’occupation. Cette animalité humaine se rapproche du comportement que l’on trouve chez les personnages décrits dans Les loups et le chien, qui nous sont présentés dans les neuf poèmes de cette sixième section. Le deuxième poème de ce groupe, « Vercors », est particulièrement représentatif de cette dénonciation de la barbarie. Albert Béguin l’avait choisi pour ouvrir son Livre noir du Vercors (1944), deux ans avant la publication de Tristesse ô ma patrie. Depuis lors ce poème a été inséré dans plusieurs anthologies. »
Ginette Adamson, notice de Tristesse ô ma patrie, Œuvres poétiques complètes, t. 1, L’Âge d’Homme, 2001, p. 1168-1172.
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