« Memento des vivants, publié par les Éditions du Seuil en 1944, illustré d’une eau-forte de M. Gromaire, n’a pas été réédité en tant que recueil. Cette publication étant elle-même, en partie, la reprise de poèmes provenant d’autres volumes, elle [...] ouvre une large perspective sur son œuvre allant des premières Élégies (1940), à Jour de colère, à Orphiques et à l’œuvre que Pierre Emmanuel avait consacrée à Hölderlin : celle-ci aurait dû avoir pour titre Héros du langage, mais n’a jamais été publiée sous ce titre.
Quelques-uns des poèmes avaient déjà paru dans la revue Hommage. Essentiellement, les pièces de ce recueil proviennent de quatre sources : Élégies (1940) ; Jour de colère et Orphiques (1942) ; Le poète fou (1944), qui paraîtra cependant [quelques mois plus tard]. [...]
[Il] permet de lire, en un seul souffle, un panorama des sentiments et de la pensée chrétienne et historique, des variations de thèmes et de tons couvrant toute la période au cours de laquelle l’homme et le poète vivaient les horreurs de l’Occupation. Pierre Emmanuel avait ressenti le besoin de ce retour sur ce passé et sur son œuvre. »
Ginette Adamson, notice de Memento des vivants, Œuvres poétiques complètes, t. 1, L’Âge d’Homme, 2001, p. 1157-1160.
La correspondance avec Paul Flamand permet de suivre le travail sur cette publication de juillet 1943 à fin avril 1944. Le titre d’abord envisagé était Témoins ; Pierre Emmanuel y renonce pour ne pas faire ombre à Pierre Jean Jouve, qui publie en septembre 1943 un recueil du même nom. Il envisage ensuite Hommage, puis À mes témoins. Il semble que le titre définitif ait été proposé par Flamand.
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