Le poëte et son Christ, achevé d’imprimer le 15 mars 1942 (Cahiers du Rhône, série blanche, éditions de la Baconnière, Neuchâtel), « regroupe [...] les premiers textes de Pierre Emmanuel. Il a été écrit pour l’essentiel pendant l’année 1938 » et Pierre Emmanuel le propose aux éditeurs dès 1940 sous son titre définitif.
« Le poète lui-même a tenu à souligner cette date de 1938 en sous-titre des éditions 1942 et 1946 du Poëte et son Christ. [...] [L]e thème du Christ au tombeau est en effet antérieur, même si c’est de peu, à un autre thème à la fois très proche et très différent dans sa signification comme dans sa coloration, celui d’Orphée aux enfers [...] [cf. Tombeau d’Orphée et Orphiques].
Cette insistance sur la date d’écriture de ces textes [...] s’explique sans doute par le fait que Le poëte et son Christ contient « Christ au tombeau », [...] le poème liminaire de son œuvre, celui de son entrée en poésie et de sa nouvelle naissance, [...] qu’il signe Pierre Emmanuel, [...] nom qui s’impose à lui [et] qu’il avait d’abord choisi pour le fils qu’il pourrait avoir. [...]
Pierre Emmanuel dédie l'œuvre à Pierre Jean Jouve [...] : "Au pur poëte de l’univers intérieur / Au maître qui m’en ouvrit les chemins / À Pierre Jean Jouve / Je dédie ces prémices". [...]
Le poëte et son Christ « est composé autour du schème essentiel de la descente aux enfers et de la résurrection, [...] reprenant les étapes du récit évangélique à l’exception du procès et de la condamnation. [...] »
« Le poète voit aussi dans ce mouvement sa propre naissance à la poésie. »
Anne-Sophie Constant, notice du Poëte et son Christ, Œuvres poétiques complètes, t. 1, L’Âge d’Homme, 2001, p. 1146-1152.
Le livre est réédité en octobre 1946 dans la même maison d’édition, avec deux poèmes supplémentaires : « La femme adultère » et « Mort et résurrection ».
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