PIERRE EMMANUEL

La Maison de la Poésie à Paris

     L’expression « maison de la poésie » apparaît deux fois dans l’œuvre de Pierre Emmanuel, en référence au verset évangélique : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père ». De même Pierre Emmanuel pense qu’il y a « beaucoup de demeures dans la maison de la poésie », « et que tout poète, lorsqu’il nous présente une œuvre suffisamment affermie, mérite le respect, et mérite qu’on l’interroge sur la raison d’être de cette œuvre ».

     Dans Culture noblesse du monde Pierre Emmanuel écrit : « ce qui manque le plus à la capitale, ce sont des lieux d’accueil et de rencontre, pour artistes surtout. La création éventuelle d’une Maison internationale de la poésie pourrait faire de Paris une métropole de la poésie mondiale ».

     La Maison de la poésie est créée en 1983, à la demande de la mairie de Paris, sous l’impulsion de Pierre Seghers et de Pierre Emmanuel. Elle répond au désir de toujours du poète de permettre aux poètes de se rencontrer, d’échanger, de se faire connaître de la cité. Car la poésie est un langage qui atteint le « lieu commun », où tous peuvent se retrouver.

     « L’accueil de Paris à l’étranger est sensible dans le spectacle et dans la vie des musées. Sur ce plan, l’effort du ministère de la Culture, comme celui de la municipalité, ont été considérables et méritent le respect des usagers. Le Centre Pompidou, bien qu’il soit une institution budgétairement lourde et dont l’existence rend improbable la création de centres semblables en province, est, par son activité polyvalente, un lieu d’attraction incomparable dont le succès va croissant.

     Mais, comme il est dit plus haut, ce qui manque le plus à la capitale, ce sont des lieux d’accueil et de rencontre, pour artistes surtout. La création éventuelle d’une Maison internationale de la poésie pourrait faire de Paris une métropole de la poésie mondiale. De même, une Vidéothèque de la Ville animant le milieu de l’audio-visuel ferait sur ce plan de Paris un carrefour international. (...)

     Quels que soient ces projets, ce qui importe avant toute chose est la création à la fois d’une mentalité d’accueil et d’un système de relations publiques chargé des contacts entre les visiteurs et les personnalités ou institutions qu’ils désirent rencontrer. On ne verra plus alors un George Kennan reçu à peine courtoisement par le bibliothécaire adjoint d’une grande école où il venait consulter des documents, alors que le directeur de l’école, pourtant prévenu avant cette visite, n’avait pas jugé utile de l’accueillir ni de le faire accueillir. »

Culture, noblesse du monde