PIERRE EMMANUEL

L'action d'un poète

     Pierre Emmanuel participe activement à l'entreprise dieulefitoise, s'occupe des faux-papiers, va à Lyon porter ou chercher des documents, inquiet parfois, bien conscient pourtant que d’autres risquent bien davantage. Il manqua être pris sur les quais de la gare de Lyon, dut « partir faire du camping » en d’autres circonstances et se réfugier chez des cousins de l'abbé Larue fin 1943-début 1944 ; mais jamais Pierre Emmanuel ne prit les armes.

 

     Pierre Emmanuel fait aussi partie du Comité National des Écrivains et du Comité National des professeurs.
     Au fil des jours il enseigne, élabore des cycles de conférences, rassemble les artistes, essaie de leur donner un public. Il monte aussi avec l’école des pièces de théâtre dont les participants se souviennent encore, joue Tartuffe, Le docteur Knock… C’est un moyen pour lui de lutter contre l’avilissement de l’esprit et la destruction de la vérité dans le langage.

    

     Au printemps 1944, à l’invitation de Claude Alphandéry, il rejoint le Comité de Libération de la Drôme.

     Avec eux il participe à la formation des jeunes maquisards, parcourt le Vercors en tous sens. Lorsque les nazis détruisent le maquis, Pierre Emmanuel accompagne les resrponsables du Comité de Libération (C. Alphandéry et Saint-Prix) comme journaliste dans le premier convoi qui va prendre la mesure du massacre, aide à l’organisation des secours. Muni d’une lettre-« passeport » de son ami François Lachenal, attaché à l'ambassade de Suisse à Vichy, il se rend à Genève pour demander l'aide de la Croix-Rouge internationale. Quelques jours plus tard, cette dernière envoie une première mission sur ces lieux martyrs.

     Pierre Emmanuel relate ces événements dans L'ouvrier de la onzième heure, chap. V.

     À partir de juillet 1944, toujours à la demande du Comité de Libération de la Drôme, Pierre Emmanuel devient rédacteur en chef d’un journal créé pour l’occasion : Le Résistant de la Drôme. Il en est pendant un temps l’unique rédacteur ou presque.

     Durant tout l’été 1944, à partir de la libération de la ville, il loge à Valence pour participer quotidiennement aux travaux du Comité. Comme journaliste, il suit aussi les travaux de la Cour martiale.       .../...