PIERRE EMMANUEL

L'après-guerre

     Dès novembre 1944, Pierre Emmanuel s’installe à Paris où il trouve rapidement un travail à la radio (à la BBC d’abord, puis à la Radiodiffusion française dès sa création). Il est célèbre, entouré, recherché. Aragon lui a demandé de co-diriger Les Étoiles avec Georges Sadoul. Il est à ses yeux « le chrétien » qui accepte de travailler avec les communistes, membre du Comité national des Écrivains. Il publie La liberté guide nos pas, puis Tristesse ô ma patrie, derniers ouvrages de guerre.

 

     En 1947 Pierre Emmanuel est envoyé par Louis Joxe, alors directeur général général des Affaires culturelles, dans six pays situés « derrière le rideau de fer » (Autobiographies) pour y étudier l’état de la francophonie. Il y voit à l’œuvre le processus de la stalinisation. Au retour il rend compte de sa mission dans Une Semaine dans le monde. Ces articles lui valent la réprobation bruyante de ses amis communistes et l’ostracisme de l’intelligentsia, hostile à la moindre critique sur le « réalisme socialiste » en train de s'imposer sous la botte de Moscou dans les pays de l'Est.


 
      Pierre Emmanuel se retrouve seul. Il publie en 1951 Babel, long poème épique condamnant les totalitarismes : gouvernés par un tyran qui se prend pour Dieu, ils détruisent l’homme qu’ils réduisent à un outil de progrès.

 

     En 1952, Pierre Emmanuel épouse Janine Loo, artiste peintre d’origine chinoise. Son divorce, deux ans avant, l’avait douloureusement blessé ; son mariage lui rend pour un temps un équilibre qui le réjouit. En 1953 naît Nathalie, sa seconde fille.

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