PIERRE EMMANUEL

Le conférencier

     Pierre Emmanuel est un très grand conférencier. Souvent appelé à prendre la parole, en France ou à l’étranger, il aime le contact que permet la parole orale, le partage de l’idée qu’elle fait naître. Il suscite des colloques, favorise des rencontres, intervient lui-même dans des cadres très variés : la Semaine des intellectuels catholiques, une rencontre d’ATD quart monde, des écoles familiales et rurales comme des congrès au Canada sur la littérature française, en Belgique sur la poésie, devant un public d’étudiants à Strasbourg ou à Knokke-le-Zoute où il préside les rencontres poétiques à la suite de Senghor.

     Il évoque Claudel, Péguy, les poètes qu’il aime ou découvre, les problèmes de la création poétique, de l’imagination, tout aussi bien que les droits de l’homme, l’éducation, la culture…

     Parfois réunies en volumes, ces interventions se trouvent aussi dans des revues, mais beaucoup sont aujourd’hui perdues.

 

     La poésie comme forme de la connaissance rassemble les conférences prononcées les 21 et 22 juillet 1981 dans le cadre de perfectionnement pour enseignants étrangers à l'Institut International d’Études françaises de l’Université de Strasbourg II. Le volume paraît en 1984, après la mort de Pierre Emmanuel.

     Praise and presence est publié à Washington, Library of Congress, en 1971. Le texte en avait été prévu par Pierre Emmanuel pour une conférence prononcée à la bibliothèque du Congrès le 4 décembre 1968 et retransmise à la radio « W.G.M.F » le 4 janvier 1969. Il en prononça en fait un autre, car la traduction n'était pas achevée.




     « La parole spontanée devant un auditoire a l’avantage d’être un raccourci des idées fondamentales que la parole écrite met au jour par un difficile labeur dans l’obscur. Ces deux paroles se complètent : le discours oral procède d’une expérience déjà vécue qu’il re-présente à l’auditeur dans des termes que celui-ci puisse comprendre. La parole écrite est la trace d’une recherche en cours, d’un travail de l’esprit sur lui-même, conception non encore achevée qui modifie l’esprit en train de concevoir. Le rapport entre ces deux sortes de parole permettrait sans doute une connaissance meilleure du battement de la pensée, c’est-à-dire du rythme propre à celui qui parle : c’est par le rythme et non par l’idée qu’un écrivain est véritable. Ou plutôt, le rythme en lui enveloppe et porte l’idée. »

                                                    Choses dites, Introduction

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