PIERRE EMMANUEL

Repères

     Destiné à des études scientifiques, Pierre Emmanuel découvre la poésie dans les années 1933-1935. Imitant d’abord ses maîtres : Valéry, Éluard et surtout Pierre Jean Jouve, il compose alors des poèmes qu’il signe de son nom d’état-civil : Noël Mathieu.
     Il « naît » à la poésie en février 1938 avec « Christ au tombeau », poème qu’il signe pour la première fois « Pierre Emmanuel ».

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     Le poète publie son premier recueil, Élégies, en 1940. Mais c’est avec Tombeau d’Orphée, l’année suivante, qu’il connaît la notoriété.

     Pierre Emmanuel poursuit cette veine orphique avec Le Poète fou par exemple.
     Les années 1940-1945 révèlent en lui un grand poète de la résistance, à l’égal d’Aragon ou d'Éluard auxquels son nom est alors toujours associé.

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     La parole est un acte pour Pierre Emmanuel. Au delà de la guerre il poursuit son combat pour la liberté de l’homme. Après Sodome, mythe de l’homme qui veut se sauver seul, il fait paraître Babel, « non point une mythification de l’histoire, mais sa mystérisation dans le Christ » (Préface), grande fresque contre les totalitarismes que l’homme s’impose.
     Le poète vit ensuite une grave crise personnelle, et sa poésie se fait plus rare. En témoignent Visage nuage (1955) puis Versant de l’âge (1958) qui expriment les doutes de Pierre Emmanuel, sa quête de l’être angoissée.

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     Évangéliaire ouvre une nouvelle page. Développement personnel sur des textes évangéliques, il pose la question de la liberté de l’artiste par rapport à une parole reçue. Après La nouvelle naissance, écrit dans la même veine, Pierre Emmanuel choisit un temps le silence pour réfléchir autrement à son rapport à la parole poétique. Ligne de faîte. Anthologie est une des étapes de cette réflexion.
     En 1969, Pierre Emmanuel publie Notre Père, une petite plaquette qui annonce le dénouement de la crise et Jacob, l’année suivante.

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     « L’avenir de la poésie emmanuellienne se trouve dans une nouvelle exploration de la nuit de ses origines : chaque livre sera un recommencement dans la nuit du chaos, du psychisme, du surgissement de l’imagination créatrice. (…) De Jacob (1970), au grand œuvre, publié trois semaines avant la mort de Pierre Emmanuel], chaque nouveau livre est le “livre” indiquant dans sa construction le même itinéraire, sans cesse repris, de la nuit à l’aurore, de l’émergence de la conscience individuelle à l’identification de l’autre – du « je » au « tu » –, du commencement absolu à la parole-silence, à la mort » (François Livi, Œuvres poétiques complètes, t. II, « Préface »).
     De 1978 à 1980 Pierre Emmanuel publie aussi une trilogie : Le livre de l’homme et de la femme. Comme autrefois Tombeau d’Orphée, l’œuvre dit une descente aux enfers. Son origine, évidemment autobiographique, l’incite à une réflexion sur le mystère de l’amour, de la dualité et de l’unité.

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